L’avenue Mont-Royal : une cohabitation difficile

Mercedes Domingue, Échos, Montréal, Août 2022

 

Dans notre édition du mois passé, nous avions indiqué la belle amélioration tant conviviale qu’esthétique sur l’avenue Mont-Royal, avec un aménagement urbain et paysager rafraîchi, ainsi que l’ajout de nombreux bancs, îlots de fraicheur et aires de détente.

Suite à cette mention, plusieurs lecteurs ont écrit pour corroborer leur appréciation retrouvée pour cette rue cruciale du Plateau-Mont-Royal, mais en soulignant cependant un autre aspect beaucoup moins convivial malheureusement, la cohabitation entre piétons et cyclistes, auxquels s’ajoutent maintenant les trottinettes électriques. Comme cela semble regrettablement être de plus en plus fréquent, il semble en effet qu’ils soient plusieurs adeptes du vélo à croire qu’ils sont les seuls à avoir priorité de circulation.

Et d’après les commentaires que nous en avons eus, un bon nombre d’entre eux (cyclistes et trottinettes) ont l’air de penser qu’ils sont sur une piste de course, zigzaguant entre les promeneurs, ne faisant jamais leur stop même aux intersections, où les voitures ont elles aussi droit de passage.

À intervalles ponctuels, l’avenue Mont-Royal est ainsi apparemment devenue un peu dangereuse pour les piétons. Voulant en avoir le cœur net, nous nous sommes donc rendus sur place pour porter notre propre jugement. Et force est de constater que pendant notre observation d’environ une heure et demie, nous avons pu constater qu’effectivement beaucoup de cyclistes et de trottinettes électriques – et même de scooters -, roulent d’une part beaucoup trop vite ; et d’autre part ne respectent ni les stops, ni les lignes de passage tracées au sol et qui leur sont théoriquement réservées, préférant passer n’importe où, que ce soit sur les trottoirs où en zigzaguant au milieu des badauds.

À plusieurs reprises il y a failli y avoir des collisions, et il y a même eu trois accrochages, heureusement sans conséquences. Malgré la frénésie actuelle pour le vélo et autres moyens de transport individuels non-mécaniques, une zone piétonne doit techniquement à la base inciter surtout à la marche à pied. Soulignons que vélos et trottinettes ont cependant des circonstances atténuantes. Par exemple, la signalisation sur le sol pourrait être un peu plus claire, alors qu’on y retrouve en effet une série de lignes sinueuses assez étroites, mais sans nécessairement savoir si elles vont dans un sens ou dans l’autre.

Il ne serait pas mauvais non plus d’ajouter quelques panneaux de signalisation proprement dits, pour préciser certains points de règlements à l’intention de tout le monde et pour une cohabitation plus harmonieuse, comme par exemple une limitation officielle de vitesse, ou encore le rappel que tout le monde doit techniquement respecter les arrêts-stops aux intersections, avec ensuite priorité de traverser d’abord aux piétons, puis aux cyclistes et trottinettes, et finalement aux voitures.

Par ailleurs, il serait pertinent de créer encore plus de zones de jeux et d’aménagements pour les enfants, une démarche conviviale et ludique qui pourrait d’ailleurs trouver son écho dans le parc proche du métro (à côté de l’ancienne S.A.Q., nouvellement réaménagée).  De même, un circuit hivernal familial et ludique pourrait être mis de l’avant, avec par exemple des activités de neige, ou des parcours en traineaux, des stands de marrons chauds, etc.

Toutes ces activités contribueraient à peaufiner encore plus ce qui est déjà une très belle initiative entamée par la Mairie et par l’arrondissement du Plateau Mont-Royal.