Ce sont les gens qui l’habitent qui donnent vie à un territoire

Pierre Lefrançois, Le Saint-Armand, Bedford, Août 2022

 

Il n’y a pas de territoires sans avenir, il n’y a que des territoires sans vision ni projet.
Raymond Lacombe

Pendant des siècles, les peuples autochtones étaient les seuls êtres humains à occuper ce territoire, le plus souvent en nomades ou partiellement nomades. Ils étaient présents surtout sur les rives de la baie Missisquoi et des rivières qui sillonnent l’Armandie. Ensuite, sont venus les Blancs, d’abord les Français, puis les Anglais, « coureurs des bois » pratiquant la traite des fourrures, bucherons récoltant le bois dans les forêts du coin et draveurs en dirigeant le flottage vers les moulins.

La région n’a commencé à se développer de manière importante qu’avec l’arrivée des loyalistes venus du sud qui, dans leur volonté de rester fidèles à la monarchie britannique, fuyaient la révolution américaine. On a construit des villages, des villes, des routes, des ponts, des chemins de fer, des églises, des écoles, des hôpitaux.

Au fil des ans et des décennies, d’autres sont venus d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs dans le but d’habiter le territoire. Cette hétérogénéité est de plus en plus manifeste si bien que, aujourd’hui, le tissu social de notre territoire est multicolore, multilingue, multiculturel et riche d’une rare « biodiversité ». Le présent numéro témoigne bien de cette belle multiplicité, qui ne se limite désormais plus aux grandes villes, comme cela a été le cas bien longtemps, mais essaime vers les régions et nos campagnes.

C’est à toutes ces personnes qu’il appartient désormais de prendre soin de l’Armandie, de lui assurer un avenir durable. Peu importe l’endroit d’où l’on est venu ou la date de notre arrivée ici, chacun d’entre nous est responsable de l’intégrité de ce territoire, de porter et de soutenir les projets qui assureront notre survie commune.