Léa Delambre – Tatiana Gordoa – Maude Lessard-Montreuil – pour le défi Cours Poulette 1 000 km pour 1 000 $ versés à Égale action pour la promotion du sport chez les femmes et les filles – Crédit Leila Fayet

Cours poulette ! Le défi sportif de trois jeunes femmes pour en aider d’autres

Leila Fayet, Journal des voisins, Ahuntsic-Cartierville, Mai 2022

 

Trois jeunes femmes courent régulièrement depuis janvier 2022, notamment dans les rues et les parcs d’Ahuntsic-Cartierville et Villeray, pour en aider d’autres. Deux d’entre elles sont des résidantes du territoire de l’arrondissement. La neige et la glace sur les trottoirs ne leur font pas peur. C’est que c’est tout un défi de courir, à elles trois, 1 000 kilomètres cumulatifs en 15 semaines d’hiver. Leur but: collecter 1 000 $ pour Égale Action, un organisme de promotion du sport pour les femmes et les jeunes filles. Au 1er mai, elles avaient déjà atteint leur objectif sur leur page Gofundme.

L’une des trois amies, Maude Lessard-Montreuil, 21 ans, étudiante à l’UQAM en kinésiologie et entraîneure de gymnastique artistique au Club Gymnix du Complexe sportif Claude-Robillard, est une athlète de gymnastique de niveau provincial, aujourd’hui à la retraite.

« Le but de ce défi est d’une part de montrer qu’on peut faire du sport, même en hiver, même en pandémie et que c’est amusant. On a un compte instagram Cours poulette!, les gens peuvent nous suivre, voir nos parcours et notre kilométrage. Lorsqu’on ne peut pas courir, on va randonner en montagne ou faire du ski. D’autre part, les gens peuvent aussi faire un don. L’argent sera versé en totalité pour aider la pratique du sport des filles et des femmes à Égale Action. Cet organisme offre des formations, des programmes, etc. pour faire et faire comprendre les particularités du sport au féminin », explique Maude Lessard-Montreuil, résidante du district d’Ahuntsic, à la limite du Sault-au-Récollet.

Spécificités du sport pour les femmes et jeunes filles

Mais attention, «particularités» ne veut pas dire «incapacités» selon les trois athlètes. Tatiana Gordoa, 22 ans, étudiante en histoire et sciences politiques à l’Université McGill, fait de l’aviron avec son université au Club d’Aviron de Montréal au Bassin olympique ; elle valide les propos de ses deux amies avec conviction. Et Léa Delambre, 20 ans, étudiante à l’UdeM en sociologie et en Études féministes, ancienne athlète de cyclisme sur route, appuie cette distinction.

« Par exemple, lorsque les jeunes filles commencent à avoir de la poitrine et des hanches, le centre de gravité change, la perception de l’espace aussi. Ou encore, pour les femmes en général, il faut travailler le plancher pelvien, d’autant plus si elles viennent d’accoucher. C’est un point à surveiller pour les sports avec chocs, comme la course à pied », précisent en cœur les trois sportives.

Tatiana Gordoa souligne que l’alimentation des sportives diffère, surtout en période de menstruation. La déshydratation est un risque à ne pas négliger. Parfois, les jeunes athlètes adolescentes de haut niveau peuvent aussi perdre leurs règles sans qu’elles s’en rendent compte.

Par ailleurs, les trois amies ajoutent que la masse musculaire des hommes se densifie plus facilement que celle des femmes. Mais cela n’est en aucun cas un frein pour le choix du sport. Aucune femme ne devrait renoncer à un sport qu’elle aime sous prétexte qu’il faut être très musclée ou que ce n’est pas féminin.

« J’ai fait de l’aviron au niveau national. La pratique de ce sport développe les jambes. Mais pour moi ce n’était pas important. Je crois qu’en tant qu’athlète, on fait ce qu’il faut pour notre sport, qu’on aime et qu’on a choisi », déclare Tatiana Gordoa, résidante d’Ahuntsic-Cartierville.

Du sport et de l’amitié

Léa Delambre connaît Maude Lessard-Montreuil depuis leur secondaire. Et cette dernière pratique la gymnastique avec Tatiana Gordoa depuis six ans. Elles sont devenues amies et font divers sports avec plaisir.

« L’essentiel, c’est de bouger, de se sentir bien, d’être bien entourée et de s’amuser. Le sport peut se pratiquer en club ou simplement entre amies. Il ne faut pas hésiter à essayer différents sports. Et les femmes ou les filles ne devraient pas se priver si elles aiment en faire », conclut Léa Delambre.

Interviewées en début de semaine, elles soulignaient qu’il leur restait une centaine de kilomètres à parcourir pour compléter leur défi de 1 000 kilomètres.  Elles pensaient pouvoir conclure leur défi au 1er mai, donc aujourd’hui, à raison d’une trentaine de kilomètres chacune. Bien qu’elles aient déjà atteint et même dépassé leur objectif de collecte de 1 000 $ pour Égale Action, elles espèrent que les gens continueront à verser des dons pour leur défi Cours poulette!.

Qui sait ? Vous les avez peut-être déjà croisées sur le territoire d’Ahuntsic-Cartierville ?