À qui appartient la route?

Joël Deschênes, L’Écho de Cantley, septembre 2021

La pandémie m’ayant fait cadeau de quelques kilos en trop, je pédale dans Cantley et les environs presque  tous les jours, depuis juin. Sur les  petites rues, pas de problème, comme il   y a peu de circulation, la grande majorité des automobilistes sont courtois.  Je fais toujours de mon mieux pour  prendre le moins de place possible à vélo, par courtoisie et par prudence.  Lors d’une collision entre un cycliste et  une auto, il n’y a aucune chance que ce  soit l’auto qui perde! Même si je roule
pratiquement sur l’accotement, autos et  camions me dépassent avec une grande marge de sécurité.

Les choses se compliquent quand je  roule sur la voie plus achalandée où la  limite de vitesse est supérieure à 50.  Je n’emprunte presque jamais la Route  307, c’est trop dangereux à mon goût, je
circule donc notamment sur les chemins  Taché, des Érables, l’avenue Gatineau  et le chemin de Bellechasse. La chaussée étant très étroite par endroits, alors  qu’on pourrait très bien vouloir partager  la route, il est impossible qu’un véhicule dépasse un vélo sans emprunter  largement la voie opposée. Je ne parle  même pas de distance sécuritaire, il n’y a seulement pas de place.

Je n’hésite pas à rouler sur l’accotement  de gravier (j’ai un vélo de montagne),  quand il y a plusieurs véhicules qui se  pointent derrière moi. Bref, je fais mon  gros possible pour ne pas être un … de  cycliste. Ma récompense est que, régulièrement, des véhicules me dépassent si  près que, si j’avais le malheur de faire  une petite manœuvre à gauche, ça serait  la fin! Il semble y avoir un lien entre  le type de véhicules et les incidents,  gros et de couleur foncée, genre grosses  camionnettes noires (avec roues surdimensionnées). Je pourrais vous lancer  quelques stéréotypes, mais je laisse  cela à votre imagination. À noter que  la plupart des conducteurs de grosses  camionnettes noires ont un agissement  exemplaire face aux cyclistes, malheureusement, quelques-uns d’entre eux  semblent être les propriétaires uniques  de la route. Donc, chers propriétaires,  serait-il possible de faire refaire ces  routes infernales pour avoir tout l’espace  nécessaire pour vélos et camions? Entre-temps, je m’excuse au nom de tous les  cyclistes, si nous vous avons retardé de quelques secondes dans vos trajets.