Un refuge inestimable pour les jeunes de la rue

Annie Lambert, L’Itinéraire, Septembre 2017

La Ville de Longueuil et la Rive-Sud n’échappent pas au phénomène de l’itinérance. Et de nombreux jeunes se retrouvent dans la rue. C’est à cette clientèle que s’adresse L’Antre-temps, un organisme membre de la Table itinérance rive sud (TIRS). La directrice générale de l’hébergement, Sonia Langlois, explique les services qui sont dispensés.

Quel est la mission de l’Antre-temps ?
Nous hébergeons des jeunes de 16 à 21 ans qui sont sans abri ou à risque de l’être. En moyenne, on a plus de garçons que de filles, c’est habituellement trois gars pour une fille. Nous offrons un milieu de vie, 24 heures par jour, sept jours par semaine pour les jeunes désirant passer à l’action afin d’améliorer, selon leurs besoins, leurs conditions de vie.

Quel est le parcours typique d’un jeune ?
C’est assez varié, mais si on pense à un profil en général, c’est un jeune garçon de 19 ans qui doit sortir de la famille parce qu’il y a eu un éclatement. Il passe d’ami en ami et quand le réseau est épuisé, il se retrouve à la rue, et il arrive ici. L’admission est toujours sur une base volontaire, donc si le jeune arrive ici c’est parce qu’il est prêt à se prendre en main et qu’il a besoin d’aide à certains niveaux. Alors on l’accompagne. Que ce soit au niveau d’un travail sur soi pour une problématique de toxicomanie et/ou de santé mentale, ou pour aller sur le marché du travail. On l’accueille, on le laisse arriver un peu, puis après on lui demande où veux-tu être rendu dans trois mois ? Ensuite on l’accompagne vers ses objectifs. L’hébergement est d’une durée maximale de six mois.

Pourquoi le jeune se retrouve-t-il à la rue ?
Très souvent c’est à cause d’un conflit familial. On souhaite, quand c’est possible, un retour à la famille. Je mets l’accent là-dessus, parce que parfois ça ne l’est pas. On a une intervenante au volet familial, qui fait de l’écoute, de l’accompagnement, des rencontres individuelles, des rencontres familiales. Dépendamment de ce que le jeune souhaite et des possibilités. Nous sommes connus, au niveau de la prévention, par les établissements scolaires et les CLSC.

Je suis camelot et régulièrement les gens me disent qu’il n’y a pas d’itinérance à Longueuil. Que dois-je leur répondre ?

C’est juste parce qu’on se ferme les yeux. On les voit plus à Montréal mais il y en a tout autant ici. C’est plus caché. Il passe d’un ami à l’autre, ou il passe d’un hébergement à l’autre. Quand on parle d’itinérance, les gens ont l’image de jeunes junkies ou de vieux finis et c’est pas ça qu’on a ici. C’est un jeune qui, à un moment donné, a lâché l’école et ça s’est mis à débouler. Cela peut être des jeunes de bonne famille, qui avaient un bel avenir devant eux et qui, à un moment donné, ont eu des difficultés. Personne n’est à l’abri de l’itinérance. Ces jeunes-là ont juste besoin d’une petite poussée pour reprendre confiance.

La jeunesse a-t-elle changé ?
Oui, je peux affirmer que la jeunesse a changé. Ils se font taguer. Alors ils se font freiner dans leurs études. Ils se découragent. Ils vont consommer pour gérer leurs symptômes au lieu d’être médicamenté pour ne pas être tagué. C’est un enjeu de performance tout le temps… sinon tu es à l’écart, tu deviens « le bizarre ». Avant on avait des « maux de corps », maintenant on a des maux qui se passent tout en haut des épaules. Je pense qu’on est dans une société qui est moins tolérante à la différence. Ça fait en sorte qu’automatiquement, pour que tu rentres dans le moule, tu as besoin d’une médication. Les jeunes qui font des demandes n’ont plus juste l’itinérance comme problématique. Il y a plus de troubles concomitants comme la toxicomanie et la santé mentale.

Quels sont les principaux enjeux de l’itinérance à Longueuil ?
L’itinérance étant plus cachée, la réalité à Longueuil, c’est de dire : ça n’existe pas ici. Il faut que la communauté reconnaisse que ça existe et qu’il faut s’en préoccuper et s’en occuper. Ce sont 150 jeunes par année qui passent à l’auberge et on en refuse tout autant par manque de place.
La Ville de Longueuil et la Rive-Sud n’échappent pas au phénomène de l’itinérance. Et de nombreux jeunes se retrouvent dans la rue. C’est à cette clientèle que s’adresse L’Antre-temps, un organisme membre de la Table itinérance rive sud (TIRS). La directrice générale de l’hébergement, Sonia Langlois, explique les services qui sont dispensés.

Quel est la mission de l’Antre-temps ?
Nous hébergeons des jeunes de 16 à 21 ans qui sont sans abri ou à risque de l’être. En moyenne, on a plus de garçons que de filles, c’est habituellement trois gars pour une fille. Nous offrons un milieu de vie, 24 heures par jour, sept jours par semaine pour les jeunes désirant passer à l’action afin d’améliorer, selon leurs besoins, leurs conditions de vie.

Quels sont les principaux enjeux de l’itinérance à Longueuil ?
L’itinérance étant plus cachée, la réalité à Longueuil, c’est de dire : ça
n’existe pas ici. Il faut que la communauté reconnaisse que ça existe
et qu’il faut s’en préoccuper et s’en occuper. Ce sont 150 jeunes par
année qui passent à l’auberge et on en refuse tout autant par manque
de place.