Denyse Tremblay, Regards, Sherbrooke, mai 2017
Natif de Saint-Martin de Courcelles, Beauce Sud, il est le 2e de 3 garçons et 2 filles. Sa mère est décédée en décembre 1966 et son père en mai 1969. La famille était pauvre, son père a été déclaré invalide à l’âge de 39 ans, suite à un problème pulmonaire double. Son père était bûcheron, métier qu’il a exercé au Québec et parfois aux États-Unis.
La famille de monsieur Morin déménage à Saint-Martin de Beauce quand il a 2 ans et il y demeurera 15 ans. À l’âge de 17 ans, il quitte le foyer pour voler de ses propres ailes et il prend la route vers Sherbrooke. Il travaillera pour la compagnie Domil durant 4 ans. Il continue sa route en travaillant pour la récolte du tabac en Ontario durant 3 étés. En janvier 1969, il est engagé durant 6 ½ ans, comme foreur minier pour une compagnie de Sudbury en Ontario, où il décida d’avoir un pied-à-terre dans la région de Sudbury. N’ayant pas peur du défi, en 1976, il part travailler en Afrique comme foreur minier durant 4 mois. De retour en Ontario, son métier lui permet de poursuivre durant 6 mois comme foreur minier pour une compagnie ontarienne.
En septembre 1977, il s’installe définitivement à Sherbrooke et travaille pour la compagnie United Caste durant 25 ans, comme « meuleur ». En décembre 2002, il se fait engager par la compagnie Métallurgie Castech à Thetford Mines, toujours dans son métier de meuleur (enlever la soudure sur les pièces pour l’expédition) jusqu’en avril 2012, date décisive de sa retraite. « Si je comprends bien, votre métier au Québec est «meuleur » et en Ontario est « foreur minier » ? Oui, le nom est différent dû au travail que je devais exécuter.
Maintenant, dites-moi pourquoi avoir décidé de prendre votre retraite en 2012 ? J’avais atteint 65 ans. J’ai travaillé durant 34 ans dans la fonderie, je trouvais que j’avais assez donné dans ce métier.
Vous étiez inquiet de cette nouvelle vie de retraité?
Non, je suis satisfait de mon parcours de vie et j’étais prêt. Un de mes chums, Daniel, comptait le temps qu’il me restait et me le rappelait chaque semaine. Je trouvais cela drôle, je ne pouvais pas oublier ma date (en riant)!
Vous faites quoi de vos journées?
Je suis super occupé, je lave des autos, l’été, pour des amis. Je fais du bénévolat dans un jardin communautaire. Je fais, durant l’hiver, l’entretien extérieur de l’endroit où je demeure, je marche beaucoup et j’aime calculer le nombre de kilomètres en marchant (en souriant). L’hiver avec ma conjointe, Violette, on fait de la raquette et du patin, si la température le permet.
Cela fait longtemps que vous êtes avec votre conjointe?
Oui, depuis avril 2000, on est sorti ensemble durant 2 ans et en mai 2002 on a fait le grand saut. On a décidé de rester ensemble et cela fait 15 ans.
Elle doit avoir de belles qualités pour être ensemble depuis toutes ces années?
Oui beaucoup, elle est une bonne cuisinière, ordonnée, elle aime rendre des services et elle est toujours de bonne humeur.
Vous avez des mots doux entre vous?
Oui je l’appelle « lapin » et elle me surnomme « doudou » parce que j’ai beaucoup de poils sur l’abdomen (en riant).
Qu’est-ce qui vous rend triste?
Les enfants abusés par des pédophiles et les femmes violées. Aussi, des drames familiaux comme un incendie durant l’hiver chez des gens qui n’ont pas d’assurance!
Ce qui vous rend heureux?
Ma famille, autour de moi et en santé, sans oublier ma conjointe Violette. Voyager aussi.
Vous avez des animaux domestiques?
Oui, on a 2 chattes qui sont nées en juillet 2009, que nous avons adoptées ensemble, car ce sont des sœurs. Elles ont 8 ans, Juliette et Félicia. Le jour, quand je suis seul, je leur parle et ça fait de la compagnie.
Vous avez un souvenir qui vous a marqué?
Oui, le décès de ma mère, car elle est décédée la journée où mon frère se mariait. On allait aux noces de mon frère, et elle ne se sentait pas bien dans auto, alors on est retourné à l’appartement de mon frère et elle est décédée 20 minutes plus tard d’un ACV… J’ai une phrase que ma mère disait souvent et que je dis à mon fils; sois toujours honnête et quand quelqu’un frappera à ta porte, tu n’auras pas peur d’ouvrir.
Vous êtes quelqu’un de ratoureux?
Oui, quand ma conjointe Violette arrive de travailler, je me cache soit dans le garde-robe ou ailleurs pour la faire sursauter, et ça fonctionne tout le temps.
Vous diriez quoi en terminant?
Que ça prend toute sorte de monde pour faire un monde, qu’il y a toujours moyen de s’améliorer.