Monique Tremblay prise en flagrant délit... de bénévolat !

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Samuel Fournier, La Quête, Québec, mars 2017

Pas besoin d’avoir de super pouvoirs ou d’être un super héros pour faire la différence dans sa communauté. L’une des façons d’y parvenir est simplement de donner un peu de son temps, comme le font de nombreux bénévoles au Québec à l’instar de Monique Tremblay, de Saint-Lambert-de-Lauzon, en Beauce. À leur manière, ce sont eux, les vrais héros !

Le Service d’entraide de Saint-Lambert-de-Lauzon se situe dans une petite maison d’apparence banale, au sein d’un quartier résidentiel qui semble l’être tout autant. L’organisme existe depuis un peu plus de 28 ans. De nombreux services y sont offerts : alimentation, transport, vêtements à prix modique et activités pour briser la solitude et l’ennui. Ces services sont accessibles aux jeunes comme aux plus vieux.

Quoi qu’il en soit, en ce mercredi matin, c’est le branle-bas de combat au Service d’entraide ! Un petit groupe de personnes s’affaire à placer et à trier le nouveau matériel en provenance du conteneur situé devant le bâtiment. Car, disons-le, c’est en grande partie sur les dons des gens que compte l’organisme afin d’assurer sa survie et son bon fonctionnement. Et la formule semble fonctionner.

À l’intérieur, l’endroit est bondé : vêtements, livres, jouets et vaisselle de toutes sortes sont entassés dans la petite pièce d’à peine six mètres carrés qui, malgré sa taille, réussit à contenir le matériel d’un plein entrepôt. Ici, l’apparence, on s’en moque… Seul le résultat importe : aider les gens dans le besoin.

 

Un résultat positif

L’une des personnes affairées aux travaux est Monique Tremblay, âgée de 70 ans. Elle habite Saint-Lambert-de-Lauzon depuis cinq ans. Auparavant, elle demeurait à Sherbrooke. Madame Tremblay fait du bénévolat au Service d’entraide depuis quatre ans et demi. C’est donc dire qu’elle n’a pas chômé avant de trouver un endroit où s’impliquer dans sa nouvelle communauté.

Les lundi et mercredi de chaque semaine, elle vient donner un coup de pouce en avant-midi. « Sans l’aide de bénévoles comme Monique, l’organisme ne pourrait tout simplement pas survivre », explique Geneviève Cliche, responsable de la coordination.

Madame Tremblay a ses raisons bien à elle de faire du bénévolat. Outre le fait que cela lui permet de socialiser, il s’agit avant tout d’une façon de redonner, de payer une dette envers la vie. En effet, il y a quelques années, madame Tremblay a reçu un diagnostic de cancer. « Je n’ai pas eu besoin de radiothérapie ni de chimiothérapie, mais on m’a retiré un poumon. Les gens qui m’ont soignée sont ni plus ni moins que des anges », dit-elle avec émotion.

Selon la bénévole, il ne faut pas attendre le Saint-Esprit pour aider sa communauté. Il faut entreprendre les choses par soi-même, il faut s’impliquer. « Il ne faut pas toujours se fier aux gouvernements. Tout le monde chiale. Tout le monde veut quelque chose, mais personne ne veut rien donner. Ça ne peut pas fonctionner», constate-t-elle.

« Je sais que ce que je fais ici a un résultat positif dans la vie des gens. C’est sûr qu’on n’est pas payés. Notre paye, c’est autre chose », ajoute-t-elle. Selon le rapport d’activités 2015-2016 de l’organisme, 298 personnes ont été aidées de façon directe, dans une communauté d’environ 6 000 individus.

 

Bénévolat : Quelques chiffres

Beaucoup de Québécois font du bénévolat. Cependant, selon Statistique Canada, pour l’année 2010, le Québec enregistre le taux de participation le plus faible au pays, soit 37 % de la population. On y consacre en moyenne 128 heures dans une année. Au Canada, un peu plus de 13 millions de personnes de 15 ans et plus ont déclaré avoir fait du bénévolat. C’est donc 47 % des Canadiens qui, dans l’ensemble, y consacrent 156 heures en moyenne.

Les raisons pour faire du bénévolat sont nombreuses. Les trois principales, selon Statistique Canada, sont de contribuer à la communauté, de mettre à profit ses compétences et son expérience, et d’être personnellement touché par la cause que soutient l’organisme.

« Les jeunes pourraient en faire plus. J’avais deux jeunes filles qui venaient m’aider ici. Elles sont rendues professeures au secondaire. Elles n’ont plus le temps. Ce serait bien d’avoir plus de jeunes. Mes bénévoles sont des personnes âgées se situant autour de 70 ans », indique Geneviève Cliche.