Bois chez Fontaine. Photo : Guy Brousseau

Conflit sur le bois d’œuvre : Impacts pour Woburn ?

Guy Brousseau, Le p’tit journal de Woburn, Woburn, janvier-février 2017

Comme trois scieries importantes sont situées à Woburn, il est important de bien comprendre le débat qui concerne le conflit sur le bois d’œuvre. D’abord, qu’est-ce que le bois d’œuvre? Le bois d’œuvre est celui utilisé pour la construction de charpentes de maisons. On pense, par exemple, aux 2×4, aux madriers et aux planches souvent reliés à la construction et à la rénovation résidentielles. Il semble clair maintenant que le désaccord ne vise qu’une de nos scieries. Il s’agit de Fontaine qui exporte 95 % de sa production de résineux vers les États-Unis.

Dans un premier temps, il faut savoir ce qu’est un accord de libre-échange. Lorsque deux pays signent un tel accord, cela signifie que les produits pourront franchir les frontières sans avoir à payer de frais de douanes ou de taxe. Donc, à moins d’entente particulière sur un produit spécifique, le libre-échange s’applique.

Le conflit réside dans le fait que nos voisins américains considèrent que les usines canadiennes sont subventionnées indirectement par les gouvernements. Selon eux, le fait que les scieries peuvent s’approvisionner de bois qui provient des terres publiques devient de la concurrence déloyale. Dans le passé, les Américains ont porté plainte au Département du commerce et ont imposé une taxe sur le bois canadien qui entre chez eux. Le Canada qui n’est pas d’accord avec cette interprétation, a contesté en cours, à plusieurs reprises cette taxe et a toujours eu gain de cause. Ce qui a forcé nos voisins à rembourser une portion des taxes illégalement perçues. Malgré ces jugements, le rapport de force favorisant le plus gros des partenaires, une entente a été signée en 2006.

Ce contrat de 2006 qui est échue depuis le 13 octobre dernier prévoyait des quotas et des frais douaniers pour le bois exporté vers les États-Unis. Toutefois, étaient exclus de cet accord, les provinces dc l’Atlantique ainsi que les entreprises québécoises localisées le long de la frontière, entre Sherbrooke et Pohénégamook. Cette exclusion a favorisé Woburn jusqu’à maintenant.

Maintenant que l’entente de 2006 n’existe plus, et que les négociations pour une nouvelle entente ont échoué, c’est l’accord de libre-échange qui s’applique. Ceci semble avantageux pour nous, mais les Américains menacent, encore une fois, de porter plainte et d’appliquer une taxe qui pourrait être jusqu’à 30 %. De plus, dans ce cas, l’exception de Wobum ne tiendrait plus.

Il faut donc s’attendre à une période difficile à traverser pour nos amis de chez Fontaine. De plus, avec l’élection du nouveau président américain, les négociations s’annoncent très complexes. Le seul élément positif pour l’industrie du bois d’œuvre est le taux de change qui favorise les exportations.