Dynamisme des quartiers ruraux?

Pierre Beaulieu, Le Montbeillard en bref, Montbeillard, décembre 2016

Le 12 octobre dernier, la Ville de Rouyn‐Noranda procédait à l’inauguration d’un projet à caractère historique et patrimonial consistant essentiellement en l’installation, dans chacun des 14 quartiers ruraux, d’un panneau d’interprétation historique agrémenté d’une œuvre d’art. Absent de cette cérémonie pour des raisons de santé, le maire de Rouyn‐Noranda, monsieur Mario Provencher, y allait tout de même de cette déclaration dans un communiqué en provenance de son bureau : « Ce projet de panneaux d’interprétation vient témoigner du dynamisme des quartiers ruraux de Rouyn-Noranda. Riches d’histoire et de talents, nos concitoyens et concitoyennes, autant les pionniers d’hier que les bâtisseurs d’aujourd’hui, peuvent être fiers de leurs quartiers. »

Ce projet et cette déclaration m’inspirent les commentaires suivants.

Peut‐on parler de dynamisme des quartiers ruraux quand, au cours des toutes dernières années, le quartier de Montbeillard a perdu son école primaire, son dépanneur, sa station d’essence, son comptoir postal et sa fête d’hiver?

Peut‐on parler de dynamisme des quartiers ruraux quand, au cours des toutes dernières années, le quartier de Rollet assistait à la fermeture de son école primaire et de sa Caisse populaire et que Postes Canada diminuait les heures d’ouverture de son comptoir postal?

Depuis quelques années, la Ville de Rouyn‐Noranda manifeste un très vif intérêt pour l’histoire et le patrimoine de l’ensemble de son très vaste territoire. Voilà qui est très bien et tout à son honneur. Comment toutefois expliquer qu’elle soit demeurée de marbre quand les résidants du rang 3 et 4 devenu Rang Rochon, lui suggérèrent un autre nom inspiré, celui‐là, de l’histoire, de la topographie et de la tradition orale? Est‐ce à dire qu’un projet n’a de valeur et n’offre d’intérêt que s’il émane de l’Hôtel de Ville? La question se pose.