Sylvie Gourde, Le Tour des Ponts, Saint-Anselme, décembre 2016
Il y a de ces êtres qui laissent dans leur sillage une aura de bonté, de grandeur, de magnificence malgré toute la simplicité avec laquelle ils évoluent au quotidien. Sœur Suzanne Boudeau est de ce nombre, un ange sans ailes apparentes, mais oh! combien généreuse en sourires, paroles de réconfort, messages de foi et d’espérance, miracles d’attention et de présence.
Une centaine de personnes se sont rassemblées en l’église de Saint-Anselme, le dimanche 13 novembre dernier, pour témoigner au nom de tout Saint-Anselme de leur profonde reconnaissance à sœur Suzanne pour les 46 années consacrées à notre communauté.
Complices de longue date, ces quatre religieuses des Sœurs de la Charité de Québec se retrouveront à la Maison Généralice de Beauport. On reconnaît sœur Claudette Laliberté et sœur Yolande Roy, toutes deux natives de Saint-Anselme, sœur Suzanne Boudreau et sœur Lise Boudreau. SG
Arrivée en 1970
Sœur Suzanne rejoint ses consœurs au couvent de Saint- Anselme au début des années 1970. Elle évolue pendant plus de 35 ans à l’école secondaire où elle enseigne, entre autres, la chimie et les mathématiques. Retraitée de l’enseignement en 2002, son travail d’intervenante en pastorale lui permet de rester auprès des jeunes. Elle quitte donc le cœur léger le métier de l’enseignement sachant qu’elle pourra demeurer en contact avec la jeunesse.
Elle multiplie les implications dans maints domaines: préparation aux baptêmes, liturgies et chorale pour enfants, préparation aux sacrements, pastorale jeunesse (Brebis de Jésus, Laisse-moi te raconter et Pastoureaux), animations diverses à l’occasion de la semaine sainte, Noël, prières communautaires, visites des malades et accompagnements en fin de vie.
Devenue seule religieuse des Sœurs de la Charité de Québec à vivre à Saint-Anselme, elle s’installe au presbytère. Ses pas laissent des traces indélébiles dans le cœur de petits et grands. En boucle reviennent ses qualités d’accueil, d’écoute, de dévouement, de délicatesse, d’âme, de confidente, de guide, d’humanisme, de débrouillardise, de persévérance.
Elle devient vite une amie particulière dans le cœur de plusieurs avec les sourires dans ses yeux et sa voix. Il faut dire que son humour délectable et son grand sens de l’émerveillement lui confirment un charisme, une lumière intérieure qui irradie de toutes parts! Avec sœur Suzanne, on ne s’ennuie jamais!
Lors de la présentation des offrandes, on apportera devant l’autel un bâton de marche pour symboliser le soutien particulier qu’elle consentit à l’équipe dans la mission d’évangélisation auprès des enfants.
À la fin de l’office dominical, sœur Suzanne livrera plusieurs mercis. Puis la fête continue au Centre multifonctionnel où de nombreux convives partagent avec elle un repas. À nouveau, les témoignages d’appréciation abondent. Yves Turgeon, Alain
Laflamme, Jacqueline Carrier, Cécile Roussin Lessard, Sylvie L’Heureux et sa fille Alexandra, Marthe Lamontagne, Florence Blais, Josselyne Laverdière, Ghislaine Goulet, Claudette Dion, Joseph Cyr multiplient les anecdotes.
Apothéose
L’hommage à sœur Suzanne s’est terminé sur une note d’allégresse avec la présentation par le chœur des nonnes (constituée de fidèles compagnes) des chansons I will fallow him et Oh Happy Day consacrant ainsi de vives émotions à la jubilaire et à l’assistance. En guise de souvenir, une toile de l’artiste peintre Josée Baillargeon lui fut remise.
Une autre mission d’envergure
Malgré son travail régulier, puis son implication pastorale à Saint-Anselme, Sœur Suzanne réservait deux jours de présence, chaque semaine, à sa communauté à Lévis. En septembre 2015, ce groupe de compagnes quittait définitivement la Rive-Sud pour s’installer à la Maison Généralice de Beauport.
C’est bien à cette grande Maison, que de sa Gaspésie natale, sœur Suzanne avait autrefois choisi de venir vivre. Cette résidence abrite plus de 400 religieuses appartenant à quatre congrégations différentes. Dès lors, ses séjours de fin de semaine l’amènent à Beauport. Inévitablement, elle est pressentie par la supérieure générale pour devenir la responsable d’un groupe de 28 religieuses. «Il y a un temps pour tout, un temps pour transmettre, un temps pour partir.» Après une semaine de réflexion, sœur Suzanne accepte cette nouvelle mission de vie. Son départ de Saint-Anselme marque ainsi, non seulement le retrait d’une précieuse intervenante pour notre pastorale, mais aussi la fin de la présence des sœurs de la Charité à Saint-Anselme, communauté établie chez nous en 1877.
«Cela n’empêche pas, dès que j’ai quelques minutes de réflexion ou de marche, de me retrouver en plein cœur du cœur de Saint-Anselme. Je n’y peux rien… C’est comme ça…» Puis elle ajoute cette pensée d’Amélie Nothomb: «Même quand on ne pense plus à quelqu’un, comment douter de sa présence en soi? Un être qui a compté compte toujours!»