Bip, bip, bip… la Ville recule

Michel Fortier, Le Journal des citoyens, Prévost, le 20 octobre 2016

Voici la petite histoire du double déménagement du dépôt de matériaux secs de la Ville de Prévost; un geste improvisé fait de manière précipitée qui va entraîner des frais bien inutiles aux citoyens de Prévost.

 

Le problème
Depuis trois ans, les citoyens de la rue Gariépy dans le district 3 se plaignent du bruit engendré par le dépôt de matériaux secs situé au bout de la rue Doucet. Lors de l’assemblée du Conseil de juin dernier, un citoyen mécontent a déclaré au maire que cela fait trois ans que le problème perdure et que la situation est loin de s’améliorer même qu’elle empire. Début d’août, après trois ans de tergiversations, la Ville a négocié, en l’espace d’une semaine, un accord pour déménager le dépôt de matériaux secs sur les terrains de la fondation Dited dans le district 5.

Sans attendre ou sans prévoir le changement de zonage nécessaire et encore moins la consultation publique prévue par la loi, les travaux d’aménagements débutent sur le nouveau site. Plusieurs camions envahissent la ferme sur une base quotidienne. Les matériaux de l’ancien site sont transportés sur le terrain de la fondation. La ferme champêtre la Chanterelle se transforme en chantier. Le chant des tourterelles est couvert par le bruit des camions qui reculent et déversent : bip, bip, bip… clap, clap, clap.

 

Le changement de zonage

Est-ce de manière délibérée ou suite à une plainte de citoyens que le 12 septembre la Ville démarre le processus de changement de zonage? Une cinquantaine de citoyens se présentent le 3 octobre à l’assemblée publique de consultation. Le personnel de la Ville présente le projet, mais les citoyens présents ne tardent pas à en faire ressortir les nombreuses incohérences.

–     Le projet de règlement ajoute plusieurs types d’usages publics à la ferme, alors qu’en fait seulement un est nécessaire.

–     La Ville laisse entendre que cela s’applique sur une petite partie du terrain alors que le changement de zonage affecte toute la zone.

–     La Ville dit que c’est pour un an alors que l’entente est de 40 mois.

–     La Ville garantit qu’elle respecte le contrat à savoir que les déversements de terre sont sains alors que, photos à l’appui, les citoyens démontrent qu’il y a eu plusieurs déversements de terre de camions, sur le bord du ruisseau. Le directeur des travaux publics, Normand Brisebois, admet avoir été informé et promet de corriger la situation.

 

Une situation injuste

Malheureusement, pendant cette soirée de consultation, la fondation Dited, qui veut établir sur ses terrains un centre de répit pour déficients intellectuels, est prise à partie par ses voisins. Pourtant, la fondation qui cherche une reconnaissance par la Ville et qui a fait l’objet d’une campagne de peur et de dénigrement par certains élus lors des élections de 2009, voulait seulement, en acceptant le dépôt de matériaux, rendre service à la communauté et reconstruire les ponts avec la Ville.

Cela est doublement injuste, car depuis huit ans, les membres de la fondation mettent 20 000 $ de leurs poches annuellement pour maintenir le projet en plus de centaines d’heures de bénévolat.

À la suite de l’assemblée publique, la fondation s’est senti coincée entre la Ville et ses voisins. Elle songe alors sérieusement à demander la résiliation du contrat et attend la décision de la Ville.

 

Retrait du règlement

Devant les protestations des citoyens, la Ville retire elle-même le règlement lors du Conseil du 11 octobre. Elle a, semble-t-il, retrouvé en une semaine d’autres emplacements conformes pour le dépôt de matériaux secs. Lors de l’assemblée publique, afin de se justifier d’avoir agi sans respecter la loi, les fonctionnaires de la Ville nous ont dit qu’il y avait urgence en août de déménager le site. Ils auraient maintenant 30 jours depuis qu’ils ont mis fin à l’entente pour retirer le matériel déposé.