Un bus scolaire rue Prieur.

Enfants privés de transport scolaire

Isabelle Neveu, Journaldesvoisins.com, Montréal, le 26 août 2016

À moins d’une semaine de la rentrée scolaire, les parents des élèves qui fréquentent les écoles primaires à vocation particulière Atelier, Fernand-Séguin et Face, tentent de trouver la meilleure alternative pour transporter leurs enfants entre l’école et la maison, puisque la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a décidé d’abolir le transport scolaire pour ces établissements.

Lyne Beauregard est mère de trois jeunes filles, âgées de 7 et 9 ans, qui fréquentent l’école à vocation scientifique Fernand-Séguin, située dans Ahuntsic. Comme de nombreux parents, la mère explore présentement les solutions envisageables pour le transport de ses enfants.

« Pour l’instant, j’envisage la possibilité que mes enfants voyagent en taxi pour se rendre à l’école le matin et je compte aller les chercher en fin de journée », a expliqué Lyne Beauregard. Pour que cette solution soit viable, elle doit convaincre d’autres parents d’enfants qui fréquentent la même école de se joindre à elle.

 

Diviser les coûts

L’objectif est de diviser les coûts. « On pourrait organiser un transport dans un taxi de type minifourgonnette qui prendrait les enfants tous les matins », a-t-elle précisé. Si six enfants partagent un même taxi, Mme Beauregard estime que cela pourrait coûter entre 750 $ et 800 $ par enfant pour un an.

Toutefois, si d’autres parents ne se joignent pas à elle, le coût pour transporter ses enfants en taxi sera trop élevé. Lyne Beauregard devra alors se tourner vers le transport en commun de la ville de Montréal. Comme elle juge que ses enfants sont trop jeunes pour utiliser ces transports seuls, son conjoint devra les accompagner tous les matins. Les frais d’accès aux transports en commun pour la famille pourraient s’élever à près de 2 500 $ annuellement.

De son côté, Anne Bhéreur est mère de deux enfants, âgés de 6 et 8 ans, qui fréquentent l’école alternative Atelier, située à Ahuntsic-Cartierville. La mère ne souhaite pas que ses enfants utilisent les transports en commun de la ville. Elle compte donc les voyager en voiture matin et soir, même si cela lui occasionnera une perte de temps de 2 h par jour.

 

Des parents engagés

Anne Bhéreur et Lyne Beauregard font partie de la Coalition des parents pour le transport scolaire. Ce groupe, composé d’une quarantaine de parents, a été formé lorsque la CSDM a annoncé qu’elle abolirait le transport scolaire pour trois écoles.

Rappelons que la CSDM a annoncé au début du mois de juillet que les élèves des écoles à vocation particulière Atelier, Fernand-Séguin et Face seraient privés de transport scolaire dès l’automne, en raison d’une situation budgétaire précaire. Près de 700 élèves sont touchés.

Ces parents luttent, afin d’obtenir des services équitables de la part du gouvernement du Québec en matière de transport scolaire. Même s’ils ont uni leur force dans ce dossier, ceux-ci ne peuvent pas mettre en place des solutions communes pour pallier le manque de transport. « On ne peut pas tout d’un coup devenir responsable d’une flotte de transport et de la sécurité des enfants. C’est impossible que des parents soient responsables de ça », a souligné Lyne Beauregard.

Le porte-parole de la Coalition des parents pour le transport scolaire, Jocelyn Desjardins, a affirmé que les membres du groupe se réuniront le 22 août prochain, afin de décider s’ils continuent leurs actions. Des pressions politiques, des démarches juridiques ou une plainte à l’ombudsman de la CSDM pourraient être entreprises.

 

Soutien aux parents

Journaldesvoisins.com a questionné la CSDM, afin de savoir si elle pensait offrir un soutien aux parents qui éprouvent des difficultés à trouver une alternative de transports pour leurs enfants. En réponse, le responsable des relations de presse de la CSDM, Alain Perron, a mentionné qu’« il a été prévu dans les écoles Atelier et Fernand-Séguin, lors de la première assemblée générale des parents, une table d’accueil, afin de permettre les échanges autour du covoiturage. »

Il a également indiqué que « les directions de ces deux écoles ont amorcé, depuis l’année dernière, des travaux avec la Ville de Montréal, afin de revoir la signalisation et la sécurité aux abords de leurs établissements. »