Martine Laval, Le Sentier, Saint-Hippolyte, juillet 2016
Après avoir vécu plusieurs deuils de suite au cours de l’année 2014-2015, Marguerite Blais, citoyenne de Saint-Hippolyte et ex-ministre responsable des Aînés, se redéfinit autrement. Après avoir mis en mots les maux de son cœur et avoir porté un regard sur sa vie et certaines relations significatives sous le titre Les lieux de mon cœur édité au printemps chez Marcel Broquet, la nouvelle édition, elle choisit le temps : celui qu’elle s’accorde désormais, celui de ce qu’elle n’a pas vu passer, celui de la suite des choses et de ce qui en émergera.
Après avoir vécu le décès de son frère unique, la déception de ne pas avoir été réélue à son poste de ministre responsable des Aînés au changement de gouvernement, la perte de Jean-Guy, son compagnon de vie durant 35 ans et son retrait de la vie politique, Marguerite Blais a senti le besoin de survoler son parcours de vie et de se livrer à travers l’écriture bénéfique qui lui permet de se redécouvrir, pour se définir autrement. Aujourd’hui, elle choisit le temps, pour elle.
Choisir le temps… et Saint-Hippolyte!
« J’ai 65 ans. C’est la raison pour laquelle j’ai pris la décision de choisir le temps. Le temps qu’il me reste en forme et en bonne santé. J’ai toujours travaillé. En politique comme dans les médias, j’ai travaillé sans arrêt, presque sept jours par semaine. Là, tout d’un coup, j’ai réalisé avec la mort de mon mari, que si je ne m’occupe pas de moi, personne ne le fera. »
Après avoir vécu entre Québec, Montréal et les Laurentides pendant les huit ans qu’a duré sa vie politique, elle choisit aujourd’hui de vivre dans sa maison de Saint-Hippolyte qu’elle aime passionnément. « J’ai décidé de regarder les oiseaux, de les écouter, de me promener, de réapprendre à vivre autrement. De prendre le temps d’être avec mes petits-enfants. Ce que je ne faisais pas. Jean-Guy était grand-père et grand-mère en même temps. Il est temps pour moi maintenant de le faire. » L’écriture de son livre Les lieux de mon cœur lui a procuré une sensation de renouveau. Écrit avec simplicité, sans accablement, avec reconnaissance pour tout ce qu’elle a vécu, son livre lui ressemble : près de ses lecteurs comme de toutes ces personnes à qui elle dédiait sa cause politique.
Des souhaits?
« Je suis dans une belle période et j’avoue que je ne suis pas amère d’avoir quitté la politique. J’avais la sensation que si je continuais, je me condamnais à la maladie. Je ne me sentais plus l’énergie physique et psychologique pour faire tous ces déplacements, tous les jours. Et puis après avoir traversé le pays des morts, je reviens dans le pays des vivants. Et je veux vivre! Je me souhaite du succès avec mon livre. De rire tous les jours. D’être simplement heureuse d’être en vie. J’ai été si privilégiée. Je veux en profiter et découvrir la suite. Et s’il y a des personnes qui me croisent dans les Laurentides, elles peuvent toujours prendre le temps de me parler. C’est ce que j’aime le plus au monde. Les écouter me parler de leurs histoires de proche aidant, de la perte de leurs êtres chers. Échanger. Prendre le temps. Je considère que c’est le plus beau rôle de ma vie! »
La suite des choses
Entre le gym, les sorties amicales, la vie simplifiée, les nouvelles activités professionnelles qui se mettent en place, Marguerite Blais la politicienne redevient Marguerite Blais, une femme comme les autres. Et elle trouve ça merveilleux. Désormais, on sollicite l’ex-ministre responsable des aînés pour donner des conférences sur les proches aidants – elle qui s’est investie pleinement dans ce rôle lors de la maladie de Jean-Guy Faucher atteint d’un glioblastome, la pire des tumeurs au cerveau –. On lui demande également d’être conseillère spéciale sur le sujet des aînés; de siéger sur des conseils d’administration; d’être la présidente d’honneur du Réseau des Femmes d’affaires du Québec l’automne prochain; d’être membre de la Fondation du père Eusèbe Ménard qui s’occupe du Hogar San Pedro au Pérou où elle a adopté ses deux premiers enfants. Tout cela étant le juste retour des choses, considère-t-elle.