Nouveau porte-parole et ambassadeur pour L’Itinéraire

François-Étienne Paré, L’Itinéraire, Montréal

Françcois-Étienne Paré, Camelot d’un jour 2016

Ça y est. C’est officiel. Le directeur artistique de la Ligue nationale d’improvisation (LNI), François-Étienne Paré, devient le porte-parole de L’Itinéraire. Et, du coup, la LNI confirme une entente de partenariat avec le groupe communautaire pour l’organisation d’événements communs.

« J’ai accepté parce que c’est un très beau projet, déclare d’emblée le comédien. Je trouve que le Groupe communautaire L’Itinéraire véhicule de très belles valeurs. Aussi, pour l’idée de me sentir utile et de redonner à la communauté. J’ai été chanceux dans la vie. J’ai eu accès à de belles études, à  une famille aimante. J’ai toujours pensé que c’était bien de redonner. »

C’est justement grâce à son camelot, Jean Boisvert, que François-Étienne a été mis en contact avec la direction de L’Itinéraire. Cette rencontre a porté ses fruits. En mars 2016, la LNI a invité un petit groupe de camelots sur sa patinoire officielle.

« Pendant les entractes, à la fin de chaque période, on disait aux spectateurs de ne pas bouger, raconte-t-il. Les camelots en habit de joueurs étaient jumelés avec un improvisateur de la LNI. Devant le public, ils ont fait dix minutes d’improvisation à deux reprises. Il y avait Siou, Mario et Shaliver. Tout ça dans notre vrai décor, notre public, nos employés, notre musicien, notre arbitre, nos animateurs et nos joueurs. On a présenté les camelots comme des joueurs de la LNI. On a fait salle comble, avec près de cinq cents personnes. »

 

Deux lieux de parole

L’ancien animateur de l’émission Les NerdZ (à ZTélé) trouve d’ailleurs qu’il y a des points communs entre les deux organismes. « La LNI et L’Itinéraire sont des lieux de parole et de prise de position, explique-t-il. J’aime le magazine; je le lis toujours. Il y a quelque chose de beau dans l’écriture, dans le fait que l’on demande aux camelots d’écrire. C’est un endroit de participation, un endroit de parole pour les camelots. Comme L’Itinéraire, la patinoire de la LNI est un bel espace pour dire des choses qui ne se disent pas par d’autres canaux. »

Et l’esprit d’équipe fait partie de l’ADN des deux organisations. « La LNI, c’est une communauté qui est tissée serrée, avec toutes ses qualités et ses défauts, poursuit-il. C’est-à-dire qu’autant c’est agréable parce qu’on est une espèce de grande famille, autant il y a des tensions comme dans bien des familles. Il y a souvent des divergences d’opinions et il faut essayer de garder tout le monde ensemble. Mais à travers les années, ça demeure une grande force positive. »

 

Une expérience enrichissante

Cette année encore, François-Étienne Paré a accepté de participer à l’événement Camelot d’un jour. « La réalité des camelots, ce n’est pas évident, explique-t-il. L’an dernier, j’étais au métro Saint-Laurent avec Nicole Giard. On a fini par vendre une vingtaine de copies, mais pendant un long, long moment, j’en ai vendu deux. J’ai eu beaucoup de refus, je sollicitais tout le monde. Ça m’a permis de comprendre le vécu du camelot, de ressentir le refus. Et comme je ne suis pas le visage le plus reconnu au Québec, j’ai eu des gens qui m’ignoraient complètement. Ils faisaient semblant que je n’existais pas. Il faut comprendre c’est quoi cette réalité-là. Ça change ta perception. »

Humaniste dans l’âme, le comédien aime le côté humain de ces rencontres. « J’aime beaucoup le contact avec les camelots, insiste-t-il. J’ai toujours pensé que pour aider des personnes en situation de précarité, la première étape était d’entrer en contact avec elles, de leur parler, leur dire bonjour, comment ça va… C’est une chose facile à faire et j’apprends beaucoup en parlant avec des camelots. Ça, c’est ce que j’aime. »

François-Étienne Paré improvise depuis 19 ans et son imagination ne tarit pas. Directeur artistique depuis une décennie, il reste visionnaire. « J’essaye d’amener une transformation positive, explique-t-il. Notre organisation a un financement difficile, rien de comparable avec le théâtre. Dans le milieu du théâtre, il y a plusieurs compagnies professionnelles et autant de troupes d’amateurs. Dans le milieu de l’improvisation, il n’y a qu’une compagnie professionnelle et des centaines de troupes d’amateurs. »

« L’improvisation, c’est un produit québécois exporté dans 30 pays, rappelle-t-il. J’aimerais un meilleur financement pour la discipline de l’improvisation. J’aimerais qu’on reconnaisse sa dignité et son plein potentiel. Autrement, l’improvisation risque de disparaître. »