Disparition des fermes laitières

Carol St-Laurent, Le Contact,
Beaulac-Garthby, avril 2016

Depuis les années d’après-guerre, le monde rural a connu une transformation majeure. Graduellement, les gens de la campagne quittaient leur petite ferme pour aller s’établir en ville. Ces agriculteurs vendaient leur terre, dans la plupart des cas, à un voisin et leur troupeau était vendu à l’encan.

Ces transactions permettaient à certains agriculteurs d’augmenter la superficie de leur terre cultivée et souvent, leur nombre d’animaux. Toutefois, certaines fermes n’ont pas trouvé preneur et elles sont demeurées en friche. A cette époque, la plupart, sinon la totalité de ces fermes étaient à vocation laitière.

Plus tard, un autre élément viendra changer le fonctionnement de ces exploitations: « les quotas de lait ». Cette nouvelle mesure avait pour but de régulariser la quantité de lait disponible et ainsi assurer un revenu plus stable pour les agriculteurs. Aussi, ces « quotas » deviennent-ils une valeur commerciale très intéressante pour les agriculteurs. Désormais, on peut acheter et vendre un « quota » de lait. Ce phénomène a eu pour effet la disparition de plusieurs petites et même, moyennes fermes laitières dans notre région et ailleurs au Québec. D’après vous, combien de ces fermes existent encore à Beaulac-Garthby ? Quelques-unes ont été transformées pour l’élevage de bovins. Les autres sont surtout exploitées pour la culture du foin.

Selon des statistiques transmises dans le Courrier de Frontenac du 17 février 2016, la MRC des Appalaches a perdu 37,4% de ses fermes laitières entre 1996 et 2015, le nombre passant de 182 à 114.

Pourquoi un déclin aussi marqué, me direz-vous ? Mentionnons, en premier lieu, un problème de relève. C’est un travail exigeant qui demande un investissement considérable. Peu de jeunes peuvent se lancer dans un tel projet ! De plus, avec les accords internationaux, l’insécurité pousse certains agriculteurs à vendre leur ferme. De plus, dans certaines régions du Québec, des entreprises et aussi des investisseurs étrangers achètent de grandes superficies de terre arabe pour les faire cultiver par des salariés.

Devons-nous nous inquiéter de ce qui se passe en agriculture ? Que pensez-vous de cette réalité vécue dans le monde agricole ?

D’après vous, quelles politiques devraient-être adoptées si nous voulons assurer une relève dans ce domaine et protéger notre territoire agricole et nos agriculteurs ? Bonne réflexion !

 

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