Pénurie de médecins : Le président-directeur général du CISSSAT a rencontré la population

Gabrielle Chaumont, Contact, Témiscaming, le 31 mars 2016

Les très attendues rencontres informatives publiques sur la situation au Pavillon Témiscaming-Kipawa se sont tenues le 21 mars dernier à la Salle Dottori au Centre. Le président-directeur général du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT), Jacques Boissonneault, a rencontré la population à deux reprises au cours de la journée. Il était accompagné du président du conseil administratif du CISSSAT, Claude Morin, de la directrice des soins infirmiers, Carole Lahaie, et de l’adjointe au présidentdirecteur général, Krystina Sawyer. Une quarantaine de personnes ont assisté à chacune des séances.

Rappelons que le Pavillon Témiscaming-Kipawa fait face à une pénurie de médecins qui a entraîné une rupture de services durant la période des fêtes, que M. Boissonneault a surnommé «la crise de décembre». «Le but, c’est de vous rassurer. Les services que vous avez à coeur dans votre communauté sont là pour rester», a déclaré le président-directeur général. «Quand on parle de services de proximité, c’est l’urgence 24-7, l’hospitalisation, votre centre d’hébergement, votre CLSC ou vos services de soutien à domicile, les services sociaux et les services médicaux de première ligne. Tous ces services-là sont des services de base, des services qu’une communauté a le droit de recevoir». Il ajoutait que les services de santé devraient être la priorité à maintenir dans une communauté : «Techniquement, ça devrait être la dernière chose qui tombe. Donc il y a bien des affaires qui devraient disparaître avant».

L’accès aux services est l’une des grandes priorités abordées. Ceci inclut les délais pour recevoir des soins ou pour rencontrer un spécialiste, l’accès à l’urgence en tout temps et le corridor de services avec North Bay. Ce dernier point a particulièrement retenu l’attention : « North Bay, c’est votre voisin, culturellement et historiquement. Vous êtes toujours allés là-bas et les gens de North Bay vous voient comme une partie de la famille». M. Boissonneault a indiqué que le CISSSAT va travailler avec North Bay pour rétablir des services qui ne sont plus disponibles comme la lecture des films radiologiques, les chirurgies orthopédiques et les soins d’urgences cardiaques. Une autre priorité est la réorganisation du travail : «Il y a des procédures qui n’ont pas été révisée depuis peut-être dix ans», expliquait M. Boissoneault. «Des fois, nos médecins doivent faire plein de paperasse lorsqu’on hospitalise des gens pour une durée de 24 heures ou moins. Il y a d’autres façons de donner les mêmes services en évitant la moitié du trouble en terme de travail administratif pour les médecins». Simplifier le travail du personnel médical fait en sorte que l’emploi devient plus attirant.

Ceci nous amène à un autre aspect très important sur lequel le CISSSAT met beaucoup d’énergie, soit le recrutement des médecins. Rappelons qu’il n’y a actuellement que deux docteurs au Pavillon Témiscaming-Kipawa alors que la capacité est de six. D’ailleurs, la pénurie d’effectifs et un manque de stabilité n’affectent pas seulement les médecins, selon M. Boissonneault : «Il y a une pénurie d’infirmières, d’inhalothérapeutes et d’autres professionnels. On fait appel à des agences professionnelles pour remplacer notre monde. Idéalement, si on veut donner des services de qualité en continu, il faut aussi renforcer l’attachement et l’esprit d’équipe pour rendre ça intéressant et attirant. Ça nous prend des équipes stables». Le président-directeur général a indiqué que le comité local de recrutement et le CISSSAT gardent un oeil sur les activités de recrutement pour trouver du personnel. Pour le moment, aucun nouveau médecin potentiel n’est en vue. Le CISSSAT espère pouvoir en recruter un au cours de la prochaine année.

Les infrastructures constituent un autre point ou il y a des améliorations à faire : «Notre hôpital, notre urgence et nos locaux ont un degré de désuétude important. Ils ne sont pas fonctionnels ni adaptés aux nouvelles façons de faire», poursuivait M. Boissoneault. «La salle d’attente est dans un corridor en face d’un local ou le médecin voit ses patients, donc ça pourrait compromettre la confidentialité ». Les coûts pour la rénovation des locaux sont estimés à 350 000$ et M. Boissonneault croit qu’il sera possible d’entamer les travaux au cours des prochains mois, possiblement pendant l’été. Il y aura des appels d’offres à cet effet.

La présentation a été suivie d’une période de questions au cours de laquelle plusieurs citoyens et certains membres du personnel médical ont partagé leurs préoccupations, comme le manque de lits, le manque d’hébergement pour les personnes handicapées, les coupures budgétaires, les patients de l’extérieur qui reçoivent des soins à Témiscaming ou quoi faire en cas d’accident majeur à l’usine de Tembec. M. Boissonneault était satisfait du déroulement de la journée et des interventions du public : «Lors des deux rencontres, les questions étaient différentes mais allaient dans le même sens. C’est positif dans le sens qu’il y a beaucoup de préoccupations. On voit que les gens comprennent l’importance des services et que la population est mobilisée et prête à collaborer», a-t-il confié après la dernière présentation.

 

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