Nos maisons d’autrefois

René Duplessis, Le Stéphanois, Saint-Étienne-des-Grès, avril 2016

Sur cette terre ancestrale, trois maisons ont été construites, dont la première avant 1853 et qui est toujours en très bonne condition, la deuxième détruite par le feu en 1997 et reconstruite par la suite. Cinq générations de Grenier y ont vécu. La première maison fut habitée par Alexis Grenier (1818-1903) et Émérance Gagnon (1822-1860), le premier ancêtre à être arrivé à Saint-Étienne; il a pris possession de la maison qui était déjà construite en 1853. Il a eu un enfant de son premier mariage, il tomba veuf très jeune, se remaria et de ce deuxième mariage sont nés trois autres enfants dont Alexandre dit Ti-Lex (1854-1932) qui épousa Agnès Bellerive (1858-1927) et de ce mariage naquirent 14 enfants; son père Alexis vécut avec son fils dans la première maison qui aurait aujourd’hui plus de 160 ans.

Concernant la maison occupée par l’ancêtre Alexis, elle existe toujours et en parfaite condition. Depuis les débuts de son existence, elle a changé de fonction : après avoir abrité deux générations, elle a servi de remise pour le bois de chauffage et après avoir été déplacée, sa nouvelle fonction fut d’être un poulailler pour pondeuses. Présentement, elle sert de remise à Pierre qui habite toujours sur la terre ancestrale des Grenier.

Au tournant des années 1870, M. Alexis et son fils Ti-Lex décidèrent de construire une autre maison à côté de la première devenue trop petite. Cette deuxième maison sera léguée pour la somme de 20 $ au premier fils de Ti-Lex, c’est-à-dire Borromée Grenier (1894-1973), marié à Marie Anny Béland; ce couple a eu 13 enfants.

M. Borromée a élevé sa famille jusque vers les années 1940 dans cette maison qui fut la seconde maison familiale des Grenier. C’est dans cette maison qu’il a gardé son grand-père M. Alexis jusqu’à ce qu’il soit trop malade pour demeurer ave eux; il décédera quelques années plus tard, soit en 1903 à l’âge de 93 ans. Suite au départ de son grand-père, il a gardé son père Ti-Lex qui a quitté la première maison pour venir demeurer avec son fils Borromée et sa famille dans la nouvelle maison jusqu’à sa mort en 1932 à l’âge de 78 ans. Quelques années plus tard, M. Borromée a vendu la maison et la terre à son cousin Bruno Grenier.

Bruno Grenier (1916-1997) a épousé en 1943 Yolande Houle (1921-2010); de cette union naîtront 14 enfants. Deux sont décédés en couche et une lors d’un accident. Ensemble, ils ont continué l’oeuvre des ancêtres, soit la culture de la terre sur une plus grande échelle et ils vendaient leurs produits au marché de Shawinigan et ce, jusqu’à cinq jours par semaine. Bruno Grenier a vécu dans cette résidence jusqu’à sa mort, en 1997, lors d’un incendie dit suspect. À son décès, il était âgé de 81 ans.

Avant son décès, Bruno avait légué à son fils Pierre la terre et la maison. Pierre était le dernier descendant de cinq générations de Grenier. Après l’incendie dans lequel décéda son père, Pierre a construit une nouvelle maison, une préfabriquée, avec l’aide de ses frères et soeurs; et la terre est toujours en culture. Je tiens à spécifier que toutes les informations obtenues ont été confirmées par nos recherches et par la fille de Borromée Grenier, Marie-Claire, encore très lucide malgré ses 93 ans et toujours mariée avec le même homme depuis 71 ans; elle a vécu 19 ans dans la maison ancestrale.

 

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