Chroniques d’un faux docteur de campagne…

Jacques Bérubé, Le Mouton NOIR, Rimouski, mars-avril 2016

Ce recueil des Chroniques d’un faux docteur de campagne, de Pierre « Docteur » Landry, édité par les Éditions Trois-Pistoles, a été lancé au début novembre 2015, en plein Salon du livre de Rimouski, dans une indifférence quasi généralisée. Même le journal que vous avez entre les mains, qui les publie depuis 16 ans, n’en a pas parlé. Et pourtant. Non seulement celui qui est maintenant le vénérable et invétéré vétéran des pages du Mouton Noir méritait un bien meilleur traitement — il a aussi publié un essai-anthologie de 400 pages sur ledit journal en 2005 et assumé la rédaction en chef par intérim à deux reprises —, son recueil est en soi un petit bijou. Mais nul n’est prophète en son pays, dans sa région ou sa campagne. Alors voici donc — vieux motard que jamais — la recension de ce juteux ouvrage, qui ramène à la surface, pour notre plus grand plaisir, 16 années de chroniques ludiques, cyniques et mordantes, mais aussi d’une grande qualité littéraire.

Ce qui est particulièrement intéressant et agréable avec ce recueil, c’est qu’on peut l’ouvrir au hasard à n’importe quelle page et, après un petit ajustement d’une ou deux pages pour partir au début d’une chronique, on se tape un voyage dans le temps dans ce qui était l’actualité sociale, culturelle et politique de 1999, 2007, 2003, 2011, suivant où vous posez le doigt. Des chroniques qu’on peut lire à la volée, quoi. De belles relectures pour ceux qui, comme moi, lisent assidûment les chroniques du docteur depuis 16 ans et de belles découvertes pour ceux qui ne le font que depuis peu ou qui le feront désormais, à la suite de la dégustation qu’ils feront de ce livre.

Pour la petite histoire, disons que le Docteur Landry a vu pleuvoir — et neiger et grêler et… vous pouvez ajouter ici ce que vous voulez. Il sévissait jadis en tant que tiers de La Sainte Trinité, que complétaient Plume Latraverse et Pierrot Léger. Après l’obtention d’une maîtrise en études littéraires à l’UQAM, Pierre Landry a posé ses pénates avec sa douce à Saint-Alexandre-de-Kamouraska où il a fait — et fait toujours — mille métiers : pépiniériste, marchand d’antiquités, « rédocteur » en chef, auteur, bien sûr, mais aussi, pendant quelques années, directeur du Musée du Bas-Saint-Laurent à Rivière-du-Loup.

Voici ce que notre cher Boucar Diouf dit de Pierre Landry et de ses chroniques : « Ce docteur est un mouton noir parmi les médecins. Un des rares soignants à demander haut et fort à ses compagnons de refuser d’avaler passivement la pilule que les décideurs politiques et autres groupes d’intérêt proposent pour faire accepter l’inacceptable. Ses prescriptions sont une mine d’or pour tous ceux qui cherchent à élargir leur vision […] ».

Voilà, à vous maintenant de goûter à la médecine du Docteur Landry, pour le plus grand bien de votre santé mentale.

 

 

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