Vitalité régionale

Suzanne Tremblay, L’Action de l’Est, Rimouski, mars 2016

Dans des publications précédentes, notre collègue Hugues Albert a témoigné avec justesse de la Vitalité rurale dans la MRC Rimouski- Neigette. J’ai apprécié ses reportages. Et si aujourd’hui on réfléchissait un peu à la vitalité régionale…

Où s’en vont les régions? Qui parlent pour les Régions ? Qui les défend? Qui revendiquent en leur faveur? D’entrée de jeu, je rappelle que j’ai déjà lancé un avis de recherche puisque le Gouvernement Couillard avait fait disparaître le « R » du MAMROT et qu’aucun ministère n’en avait hérité. Cet avis est demeuré lettre morte. Toutefois, dans le dernier remaniement, le PM s’est ressaisi et a confié les Régionsà 2 Ministres : madame Lise Thériault, députée d’Anjou-Louis-Riel et Martin Coiteux, député de Nelligan. Incontestablement, les Régions sont entre bonnes mains avec une députée de de Montréal et l’autre de l’Ouest de l’Île. Les MontréalaisEs peuvent dormir tranquilles : les Régions ne leur enlèveront rien.

Au fait, si les régions le voulaient, en auraient-elles les moyens? Permettez-moi d’en douter. L’austérité nous a rendu visite et elle semble s’être installée à demeure.

Le gouvernement Couillard essaie de nous convaincre qu’il y a une crise, que le Québec est endetté et qu’il n’a plus le choix : il doit procéder à des coupures. Il s’en prend d’abord aux structures régionales : il fait disparaître les CLD et les CRÉ ; il remplace les CRSSS par les CISSS ; il réduit la péréquation des Villes et des Municipalités en les forçant, dans la plupart des cas, à hausser la taxe foncière. Il coupe les vivres aux Commissions scolaires et les obligent ainsi à augmenter la taxe scolaire. Puis, au nom de son idéologie politique et non en raison de la situation économique désastreuse du Québec, comme il le prétend, il s’en prend aux services aux citoyenNEs. Il annonce alors des coupures qui pleuvent dans les CPE, les écoles, les CEGEP, les Universités, les Services de santé, les Services sociaux, le logement social, le financement des organismes communautaires, la négociation des conventions collectives des employés de l’État, etc.

Puis, cela saute aux yeux et le chat sort du sac. Le Gouvernement trouve par enchantement les millions et, dans un cas, un peu plus d’un milliard qui tombent du ciel pour venir en aide à l’entreprise privée. Finalement on finit par comprendre. Le gouvernement Couillard et ses sbires veulent profiter de la situation de fausse crise qu’ils alimentent par leur discours pour modifier le rôle de l’État : L’argent des contribuables ne servira plus à partager la richesse, à venir en aide aux plus démunis, à donner des services aux citoynNEs et à soutenir le filet social. Il va servir, vraisemblablement, à enrichir les mieux nantis et à servir l’entreprise privée. Nous ne manquons pas d’argent et si notre objectif est de viser le bien commun, force est de constater que l’argent est tout simplement mal dépensé. Au su et vu de ce qu’il nous est donné de conclure.

Allons-nous tolérer encore bien longtemps ce détournement de fonds publics vers l’entreprise privée? Allons-nous tolérer encore bien longtemps cette idéologie politique qui réoriente le rôle de l’État et prive de plus en plus nos régions et nos populations des ressources nécessaires à leur épanouissement? La crise est politique et idéologique. Ne nous laissons plus berner !

 

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