Labeaume est-il au service de l’industrie pétrolière ?

Nathalie Côté, Droit de parole, Québec, mars 2016

Une trentaine de personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de Ville de Québec, le 15 février dernier, pour signifier leur désaccord avec le maire Labeaume dans son soutien au projet de construction du pipeline de TransCanada.

Alors que 300 municipalités québécoises ont pris formellement position contre le pipeline de TransCanada, notamment la Communauté urbaine de Montréal, la posture qu’a choisi le maire Labeaume, au nom des gens de Québec, ne fait pas l’unanimité.

À l’invitation de Stop oléoduc Capitale-nationale, les personnes rassemblées ont demandé que la Ville de Québec consulte les villes membres de la Communauté métropolitaine de Québec avant de prendre position sur le projet de pipeline. Ils ont reçu le soutien de Nature-Québec et de son président, Christian Simard, présent au rassemblement, de même que le soutien de l’opposition, Démocratie Québec.

Pour les membres de Stop-oléoduc, la position du maire est on ne peut plus claire. « Selon nous, Labeaume a fait la démonstration qu’il se range derrière l’industrie pétrolière. Il se fait le porte-parole de l’industrie et il en reprend les principaux arguments », analyse Anne-Céline Guyon, une des porte-paroles de Stop oléoduc Capitale-nationale.

« Comme l’industrie du pétrole, poursuit Anne-Céline Guyon, Labeaume dit qu’il est mieux de consommer du pétrole canadien plutôt que du pétrole venu d’ailleurs, comme celui de l’Arabie Saoudite (sic). Comme l’industrie du pétrole, le maire prétend que le transport par pipeline est plus sécuritaire que celui transporté par train. »

En fait, selon les statistiques, 60% du pétrole consommé au Québec provient actuellement des États-Unis (voir le graphique). Le maire Labeaume a aussi omis de signaler que le pétrole de l’Alberta, qui passerait dans un éventuel oléoduc, ne sera pas destiné à la consommation québécoise, ni canadienne. Il serait, en fait, destiné, en grande majorité, à l’exportation.

 

L’étude de la CMQ

 

En outre, comme l’a souligné Michel Martin de Stop-Oléoduc, la construction d’un oléoduc n’arrêtera pas le transport par train. Puisque le pétrole des sables bitumineux sera destiné à l’exportation, les convois de pétrole par train ne cesseront pas. Michel Martin, de Stop oléoduc Capitale- nationale, a demandé que l’étude, commandée par la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) en juillet dernier, sur la question du pipeline de TransCanada, soit rendue publique.

Le maire de Québec, qui admet avoir reçu la volumineuse étude sur son bureau, ne l’a vraisemblablement pas lue avant de prendre position.

Ni les groupes de citoyens, ni les membres du parti Démocratie Québec n’ont encore eu accès à l’étude. Comme nous le savons, c’est la culture de l’équipe Labeaume de garder tout secret le plus longtemps possible.

 

Inquiétude concernant l’eau potable

 

Démocratie Québec appuie les revendications de Stop oléoduc et s’inquiète pour la qualité de l’eau potable de Québec, dont une des sources est située à Saint-Augustin où passerait un éventuel oléoduc. Si la Ville de Québec semble vouloir dérouler le tapis rouge à TransCanada, toutes les villes n’ont pas le même point de vue. Comme l’a rappelé avec pertinence le citoyen André Bossinotte, la Ville de Saint-Augustin a voté, le 3 décembre 2015, un moratoire interdisant tout passage d’un oléoduc sur son territoire.

 

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