Moi, ZRAM, clown photojournaliste engagé socialement

Mario Alberto Reyes Zamora, L’Itinéraire, Montréal, le 15 février 2016

J'ai beaucoup de passions, dont trois qui sont particulièrement importantes pour moi : la photographie, l'engagement social et l'art clownesque. J'aime les combiner, même si le résultat est plutôt inhabituel. Ça fait de moi un clown photojournaliste engagé socialement.

Pourquoi est-ce que je me déguise en clown pour manifester et prendre des photos ? C’est une suite de coïncidences qui m'ont amené, en 2008, à postuler pour un travail dans le domaine du divertissement pour enfants, je n'étais pas préparé à l'audition, mais je connaissais plusieurs trucs, comme marcher sur les mains, jongler et faire des animaux en ballon, alors la compagnie m'a engagé. J'ai donc travaillé comme clown professionnel pendant deux ans. Même si j'ai aimé ça, je ne veux plus faire de fêtes d'enfants pour le moment.

Ce que j'aime dans le travail de clown, c'est que j'ai un accès direct aux gens, mais en étant dans la peau d'un personnage, je garde quand même une certaine distance. Ça me permet d'agir d'une façon qui ne serait pas tolérée sans le costume, je peux faire des blagues, taquiner les gens. Quand je suis en clown, les gens sourient, ça allège l’ambiance, j'ai un collègue qui avait peur des clowns, mais à force de me côtoyer, il les a apprivoisés. C’est vrai que certaines personnes ne nous aiment pas, mais il y a beaucoup plus de gens qui nous apprécient, alors je ne m'attarde pas à ce détail.

 

Sensibiliser les gens à l'aide de ma caméra

 

J'ai commencé à m'engager socialement plus activement lors des manifestations étudiantes de 2012, Je n'étais pas étudiant, mais j'avais et j'ai toujours la conviction qu'investir maintenant évitera d'hypothéquer l'avenir des générations futures. C’est un principe qui est vrai pour tous les domaines de la société. Manifester c'est important pour que les gens se rassemblent et soient solidaires. C’est primordial de sensibiliser les gens aux différents enjeux sociaux. Pour ce faire, je prône la diversité des tactiques, Certaines personnes ne se sentent pas concernées par les manifestations régulières et peuvent être rejointes par d'autres moyens de sensibilisation, tels que les manifestations artistiques, le craie-in (dessins ou messages inscrits sur la voie publique ou sur des tableaux), la distribution de tracts, les spectacles-bénéfices, ou les pétitions, pour ne nommer que ces moyens-là.

J'ai toujours aimé prendre des photos des manifestations. Ça me permet d'informer et d'archiver, À travers mon objectif, je capture des morceaux de l'histoire de Montréal. La difficulté la plus grande est de gérer les nombreuses photos que je prends. Quand j'ai suivi un stage à La Presse, j'ai vu des employés qui triaient et archivaient des centaines de photos par jour. Un jour, avec de l'expérience, je deviendrai plus efficace dans ce travail.

 

Continuer mon apprentissage

 

Avec L'Itinéraire j'ai trouvé des valeurs proches des miennes. Quand je vais dans un événement prendre des photos c'est soit pour L'Itinéraire, soit pour les publier sur ma page Facebook je remercie l'Itinéraire et plus précisément la professeure du Centre de ressources éducatives et pédagogiques (CREP) Marianne Thibaudeau, qui m'a mis en contact avec l'Université Concordia.

Des étudiants, dans le cadre de leurs projets de cours, m'ont aidé â faire mon costume de clown, mon portfolio ainsi qu'une estampe pour mes cartes d'affaire que je réalise à partir de reçus de métro récupérés. Comme autre geste pour l'environnement, j'ai diminué la quantité d'animaux en ballons que je fais.

Ma prochaine étape est de m'acheter une caméra et de prendre des cours de photo dans le but d'augmenter la qualité de mon travail â L’Itinéraire. N'hésitez pas à aller voir ma page Facebook : Clown ZRAM, où vous trouverez beaucoup de contenu, dont mes photos et des liens vers tous mes autres intérêts!

 

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