Le PQ et l’obsession identitaire

Vincent Di Candido, Échos Montréal, avril 2014

Le parti québécois n’a que lui-même à blâmer pour cette défaite cuisante. Sa soif de vouloir gouverner sans tenir compte de son statut de gouvernement minoritaire l’aura perdu. Les Québécois n’ont pas accepté son manque de coopération avec l’opposition et particulièrement le parti de François Legault, la Coalition Avenir Québec, qui avait accepté une grande partie du projet de la Charte de la laïcité.

Durant sa gouvernance de 18 mois, le PQ avait démontré sa bonne gestion des affaires de l’État. Il aurait pu continuer dans cette voie. Mais son obsession d’obtenir un mandat majoritaire après des sondages favorables dénote un opportunisme mal compris. De plus, sa préparation pour cette campagne électorale était lamentable, particulièrement au niveau identitaire, tombant dans le piège référendaire imposé par l’opposition.

Dans ce domaine, le PQ aurait dû définir sa position ou indiquer clairement un non catégorique pour cette option pendant la durée d’un éventuel mandat. Sa confusion était incompréhensible pour les Québécois, car il avait les coudées franches pour continuer à gouverner et faire un compromis raisonnable en acceptant la charte reformulée par la CAQ. Cette consultation électorale démontre la faiblesse du Parti Québécois, qui est pris entre son mandat, qui est de réaliser éventuellement la souveraineté, et le refus de cette option par une majorité de Québécois. Cette ambiguïté a sanctionné ce parti en lui rapportant le pirepourcentage depuis 44 ans, quand, à ses débuts, il avait fait élire 7 députés sous l’égide de René Lévesque. Ce qui a amené la démission de la seule femme à avoir dirigé le Québec (pendant 18 mois), Mme Pauline Marois.

Le mandat clair qui est donné au Parti libéral, avec 70 députés, donnera l’obligation à ce parti de donner des résultats. Leur chef Philippe Couillard mérite d’obtenir des félicitations pour sa détermination et son audace pour le choix d’un comté qui était acquis avec 6 000 voix de majorité au PQ, l’ayant gagné par le même nombre de voix majoritaires. Cela démontre un déplacement du vote guidé par le ras-le-bol des Québécois. Il reste maintenant à suivre le spectacle de la commission Charbonneau qui s’approche de la saga des commandites d’il y a quelques années au niveau fédéral.

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