Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, novembre 2013
Le 3 novembre prochain, les contribuables de 10 des 14 municipalités du Haut-Saint-François seront appelés aux urnes pour élire leurs nouveaux dirigeants. Bien que le poste de maire soit important comme leader, il ne faut pas oublier que ce sont les conseillers qui décident, d'où l'importance de bien choisir ses élus. Ce choix est d'autant plus important que les décisions des élus ont inéluctablement un impact sur le compte de taxes. Compte tenu de cette réalité, nous sommes en droit de nous poser la question: a-t-on les moyens de ne pas aller voter et de laisser une minorité de la population choisir à notre place?
Comparativement aux paliers fédéral et provincial, le municipal est certainement celui qui est le plus près de ces commettants. Sa proximité et l'opportunité de rencontrer régulièrement ses élus une fois par mois ou presque, lors des séances publiques, permettent aux payeurs de taxes d'exercer son influence sur ses représentants. Mais ce pouvoir peut être une bien mince consolation si les contribuables constatent qu'ils n'ont pas désigné les bonnes personnes.
Au cours de la dernière élection municipale de 2009, à peine 45 % de la population à l'ensemble du Québec s'est prévalue de son droit de vote. C'est aberrant de constater que la majorité de la population est prête à donner un chèque en blanc sans se soucier qui elle met en place. Normalement lorsque l'on paye, on souhaite avoir son mot à dire. Dans le cas de la dernière élection municipale, 55 % des contribuables ont signifié qu'ils préféraient payer sans utiliser leur droit de regard sur ceux qui allaient gérer leur argent. Ce geste est lourd de conséquences, car les payeurs de taxes auront à subir le choix de leurs élus pendant quatre ans sans rien pouvoir y faire ou presque. Lorsque vous allez chez le garagiste, vous vous souciez de confier votre véhicule à une personne compétente. Il en va de même pour tous les services auxquels vous faites appel. Alors, pourquoi ne pas faire de même envers ceux qui vont gérer votre argent durement gagné?
Le choix d'un conseiller, d'un maire et même d'un préfet est tout sauf un concours de popularité. La tâche exigée à commencer par les contribuables dont celui d'obtenir des services de plus en plus pointus tout en demandant de réduire ou maintenir le compte de taxes, et ce, sans compter les exigences gouvernementales en terme de responsabilités fait en sorte que le travail d'élu devient de plus en plus complexe. Posséder des connaissances, avoir une vaste expérience au niveau professionnel ou autres, posséder une ouverture d'esprit en plus d'être doté d'une vision d'avenir capable de bien positionner sa municipalité sont des atouts qu'un contribuable devrait rechercher d'un conseiller municipal.
Pour les citoyens, les élections municipales pourraient être envisagées comme une période d'entrevues pour un poste vacant. Allez-vous prendre le temps de regarder qui peut pourvoir le poste le plus adéquatement possible ? Et surtout allez-vous prendre le temps de «l'embaucher» en apposant votre X ou allez-vous laisser à d'autres engager vos élus à votre place. À vous de choisir, après tout, c'est de l'avenir de votre municipalité et de votre portefeuille qu'il s'agit.