Le cirque devient le refuge de Maxim Poulin

Jean-Denis Grimard, Le Cantonnier, Disraeli, le 24 octobre 2013

Qu’est ce qui peut expliquer qu’un jeune homme de la région s’avère un des meilleurs sinon le meilleur de sa discipline au niveau canadien et qu’il soit devenu un sujet d’intérêt dans plusieurs pays européens ?

Réponse : la magie des arts du cirque. Natif de Saint-Gérard et maintenant âgé de 24 ans, rien ne prédestinait Maxime Poulin à ce type de réussite lorsqu’il évoluait avec ses amis en début de secondaire. Selon son témoignage, il était le type ordinaire d’ado ayant le goût de se distraire, de tenter toutes sortes de choses sans vraiment trop savoir où il allait, et négligeant ce pourquoi il fréquentait l’EPD. Cependant, il avoue qu’il était très sportif, ce qui lui a permis de vivre la grande rencontre avec le cirque au tournant du 4e secondaire.

Ce fut le retournement, la découverte d’un but, une motivation nouvelle et l’apprentissage des arts du cirque. Le plongeon dans un univers qui le transformait… Le 5e secondaire terminée, à la croisée des chemins, Maxim fait le choix osé, le saut périlleux quoi, de se lancer dans le cirque. De plus, un ami et lui, tous deux dévolus au cirque, décident de partir pour l’ouest canadien. «Les voyages forment la jeunesse et, tout en pratiquant quotidiennement le cirque et en faisant toutes sortes de travaux pour vivre, on a appris l’anglais», dit-il.

Au retour de ce périple, ADODADO le retient et «c’est ce qui m’a permis d’acquérir une expérience de scène». En 2008, après deux refus à l’École nationale de Cirque de Montréal, il est admis à l’École supérieure d’art du cirque de Québec où il évoluera durant deux ans. À l’été 2009, il sera l’un de la dizaine d’aspirants retenus par le Cirque du Soleil pour donner des exhibitions dans le Vieux-Québec : jonglerie, équilibre sur main, spécialisation dans le main à main, portée acrobatique. Le duo qu’il forme avec une voltigeuse lui ouvre la porte de l’École nationale de cirque de Montréal à l’automne 2010.

Ce sera le début du vélo acrobatique, mais une blessure à l’épaule contraindra à l’inaction durant 8 mois. Maxim utilisera cette période de convalescence pour se doter d’un personnage de cirque qui caractérisera ultérieurement son numéro d’épreuve synthèse en bicycle.

À l’été 2012, il peaufinera un spectacle «hand to bike» avec un ami afin de se rendre visible dans des compétitions. La démarche lui sourit puisqu’il a remporté, cet été au Newcomershow en Allemagne, le «prix du public» et le «prix du meilleur personnage» lors de deux festivals. Il vient donc de conclure deux contrats pour des spectacles dans des lieux de divertissement et de cabaret, pour les prochains dix mois à Barcelone, en Suisse, et en Allemagne où le vélo acrobatique trône au sommet des arts du cirque. «Je me compte choyé d’avoir conçu un numéro qui plaît; les prix prouvent que mon spectacle est bon», de dire Maxim.

À son avis, le cirque est un beau domaine où un esprit de solidarité réunit les athlètes de diverses disciplines car ces derniers ne sont jamais en compétition directe. «Il y existe une belle solidarité qu’une passion commune rend complice», explique-t-il. «L’avenir s’annonce bon», révèle Maxim. «Je suis prêt pour les sacrifices; je vis le présent et je ne ressens pas d’insécurité pour l’avenir».

«Le cirque m’a sauvé», avoue-t-il en pensant à ces années où la confusion et l’insouciance l’immergeaient. «J’ai appris à subir des échecs, à résister, à me dépasser, ce qui est extrêmement gratifiant. C’est quand tu sors de ta zone de confort que tu apprends beaucoup sur toi. Tu apprends beaucoup avec l’élite, les meilleurs. C’est stimulant. Je profite de mes efforts; ça a valu la peine».

Dans l’attente de son départ prévu pour le 3 novembre, il donne présentement un coup de main aux formateurs du programme concentration cirque de l’EPD, le lieu de son éclosion. Il sera possible de le voir en action et même de le rencontrer personnellement lors du spectacle bénéfice qui se tiendra à la salle Desjardins de l’EPD le 1 novembre prochain.

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