François Beaudreau, l'Annonceur, Pierreville
Le Bureau Environnement et Terre d'Odanak lance un nouveau projet pour rendre accessible un ancien secteur de frayère pour la perchaude du Lac Saint-Pierre.
Le Bureau Environnement et Terres d'Odanak lance le « Projet Perchaude ». Cette initiative a pour but de rendre accessible un ancien secteur de frayère pour cette espèce, autrefois abondante dans le Lac Saint-Pierre. Il s'agit d'un site appelé le premier marais, situé dans la commune d'Odanak et relié par un canal à la rivière Saint-François.
laquo;Chaque printemps, lorsque la température de l'eau atteint six à huit degrés, la perchaude remonte la rivière Saint-François et va se reproduire là où il y a des herbiers », explique Émilie Paquin, biologiste pour le Bureau Environnement et Terres, lors d'une entrevue. Mais le premier marais est aujourd'hui pratiquement inaccessible aux perchaudes. « En fait, les crues printanières ont diminué énormément dans notre secteur, en raison de l'ouverture des glaces par aéroglisseur, du contrôle du niveau d'eau des barrages et d'autres facteurs », poursuit Mme Paquin. « Ceci a entraîné la sédimentation et l'apparition de végétation dans le canal en plus de diminuer le niveau d'eau qui y traverse. »
PROJET PERCHAUDE
Le « Projet Perchaude » débute par une phase d'étude qui est en cours. « Nous avons réunis des experts pour évaluer le potentiel de notre projet, qui consiste à aménager le site pour le rendre accessible à la perchaude », précise la biologiste. L'étape suivante, prévue à l'été 2013, consiste à compléter des plans et devis. Cette phase sera accomplie avec la firme de consultant en environnement AECOM Inc. de Trois-Rivières et en collaboration avec le ministère des Ressources naturelles du Québec. À l'aide de ces documents, les responsables du Bureau Environnement et Terre pourront faire les démarches pour rassembler les fonds nécessaires à la réalisation des aménagements, prévus à l'été 2014. Les responsables du Bureau Environnement et Terre procéderont enfin à l'évaluation de ces mêmes aménagements, au printemps 2015.
Seuil critique
Chacun le sait, la chute de la population de perchaudes dans ce vaste plan d'eau atteint un seuil critique. Depuis l'an dernier, le gouvernement du Québec impose d'ailleurs un moratoire complet pour une période de cinq ans sur la pêche à la perchaude, dans ce vaste plan d'eau.
Eacute;milie Paquin souligne qu'un des facteurs principaux qui ont contribué au déclin de l'espèce est attribuable à la dégradation de l'habitat de fraie – ou de reproduction – et de croissance des jeunes perchaudes dans le lac Saint-Pierre et ces effluents. « En effet, les herbiers autour du lac Saint-Pierre sont en diminution et les secteurs restants présentent des signes de forte dégradation », commente-t-elle. D'autres facteurs affectent également cette population. Parmi ceux-ci, mentionnons la prédation par le cormoran, la compétition avec le gobie à taches noires et l'augmentation de la température de l'eau.
« La résultante de ces facteurs limite le recrutement au point de mettre cette population, qui porte le symbole du Saint-Pierre, en danger de disparition. Il est donc important que tous les acteurs autour du lac Saint-Pierre se mobilisent et viennent en aide aux efforts du ministère des Ressources naturelles pour rétablir cette espèce », ajoute la biologiste. « La communauté d'Odanak s'implique aujourd'hui dans un nouveau projet de conservation dans la communauté pour venir en aide à la perchaude », conclut-elle.