PAUL CARGNELLO. UN «PAPA» ENGAGÉ

Norman Rickert avec la collaboration de Jérôme Savary, L'Itinéraire, Montréal

Je connais Paul Cargnello depuis plusieurs années. Ayant fait du bénévolat dans le milieu communautaire de Notre-Dame-de-Grâce, son quartier, j’ai été amené à le rencontrer régulièrement.

L’auteur-compositeur-interprète montréalais est le porteparole de l’organisme Sac à dos, qui offre une adresse aux sans-abri en mettant un casier postal à leur disposition. Le Solidari-show, événement bénéfice de Sac à dos, le mettra en vedette aux côtés du groupe Bran Van 3000 le 18 avril.

«La lutte contre la pauvreté est la plus importante à mes yeux. Je donne beaucoup d’argent aux causes que j’ai à coeur», explique-t-il en entrevue. Paul, dont le chapeau ne quitte jamais la tête, s’investit également dans d’autres causes, comme l’ATSA*.

Paul Cargnello a sorti l’automne dernier son huitième album dont le titre Papa Paul reflète combien sa famille est importante pour lui. Il a d’ailleurs enregistré cet album à la maison, aux côtés de son fils de trois ans. «Mon fils Declan était à côté de moi; il riait, criait et chantait. J’ai laissé cette présence sur l’album.»

On lui avait déconseillé d’enregistrer un disque avec un p’tit bout de chou dans les pattes. Qu’importe. Pour lui, son fils et sa femme sont les moteurs de sa vie. «L’amour de ma femme m’inspire et me motive», renchérit-il. Il a rencontré sa femme Jessie à l’âge de 15 ans. Il souligne qu’elle l’a aidé à surmonter diverses difficultés depuis ce temps. «Chaque décision que j’ai prise dans ma vie, c’est comme si elle avait été toujours là avec moi», ajoute-t-il.

IDENTITÉ ET NATIONALISME

Fils d’un père argentin d’origine italienne et d’une mère lituanienne, le musicien ne se retrouve dans aucune forme de nationalisme. «Ma position au Québec est très compliquée, car les drapeaux et l’identité ethnique ne font vraiment pas partie de mes racines politiques.»

Tracer son propre chemin a toujours été primordial pour Paul Cargnello. Sur les scènes québécoises, celui-ci ne se sent donc pas tellement québécois. Il ne se sent pas tellement canadien non plus d’ailleurs. «Au Québec, man, si tu veux vraiment suivre le discours québécois, tu dois devenir hyper nationaliste et j’ai beaucoup de difficulté avec ça. Je ne peux pas vraiment être fédéraliste non plus, car les fédéralistes se cachent derrière un drapeau canadien, ajoute-t-il. Je suis Montréalais!», affirmet-il avec ardeur.

En entrevue, il nous fait part d’une anecdote qui résume bien sa personnalité. Il a rencontré le célèbre chanteur pour enfants Raffi à l’âge de cinq ans. Cette journée-là, Paul était le seul à porter un chapeau lors de son spectacle et Raffi lui a dit : «N’enlève jamais ton chapeau». Depuis, il a toujours porté un chapeau et s’est entêté à réaliser son projet de vivre de la musique.

Garde ton chapeau, Paul, c’est comme ça qu’on t’aime.

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