L’art pour rapprocher les communautés

Antoine Rivard –Déziel, Graffici, Gaspésie

Certains sont anglophones, d’autres francophones, micmacs ou immigrants. Pendant trois mois, ils se sont réunis une fois par semaine à New Richmond pour participer à un projet d’art communautaire. Le but de l’exercice : construire des ponts entre les communautés.

Le silence règne dans le petit local de l’école anglophone de New Richmond où, trois fois par semaine, des participants se donnent rendez-vous pour assister aux ateliers. Devant la classe, le peintre Yves Gonthier de Maria enseigne des techniques de peinture acrylique.

Assise avec le reste du groupe, Carolyn Taylor, coordonnatrice des projets au Village gaspésien de l’héritage britannique à New Richmond, profite du moment en affichant un large sourire. « L’art rassemble les gens. Les 34 participants qui viennent de différentes communautés se parlent et échangent.

Ils ont du plaisir à être ensemble. L’art, c’est le prétexte, mais le rapprochement est l’objectif », explique Mme Taylor. En décembre dernier, le Village gaspésien de l’héritage britannique a réuni les peintres gaspésiens Yves Gonthier et Nathalie Boissonnault ainsi que le sculpteur autochtone Ruben Komangapik pour mettre sur pied ce projet.

Les participants avaient le choix de suivre des ateliers de peinture acrylique avec M. Gonthier, de manipulation des métaux avec M. Komangapik ou d’arts visuels avec Mme Boissonnault. « À la fin, chacun d’entre eux aura réalisé une oeuvre qui représente une autre personne du groupe pour symboliser l’ouverture à l’autre », raconte Mme Taylor.

À côté d’elle, José Adolfo Segura, un Chilien qui habite à Port-Daniel, regarde attentivement les mouvements de M.Gonthier. « Pour moi, la peinture est un loisir et je souhaitais en apprendre plus sur l’acrylique », explique-t-il, les yeux brillants et visiblement ravi de l’aspect collectif du projet. « Dans mon pays, la vie est basée sur le communautaire. Ici, elle est davantage axée sur l’individu.

Quand j’ai lu l’annonce des ateliers dans le journal, j’ai sauté sur l’occasion. C’est un moyen de rencontrer de nouvelles personnes, d’échanger et de s’enrichir collectivement », affirme celui qui habite au Québec depuis 38 ans et en Gaspésie depuis deux ans.

Un livre de photographies regroupant le travail des participants sera produit. Les oeuvres originales seront exposées au Village gaspésien de l’héritage britannique.

 

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