Marjolaine Jolicoeur, L'Horizon, presse coopérative des Basques, Basques
C’est en mars que la fièvre de l’érable frappe les acériculteurs. Il ne faut pas les chercher ailleurs que dans la forêt ou leur cabane à sucre puisqu’ils attendent impatiemment l’élixir doré.
Les érables couleront-ils, la température sera-t-elle idéale et la saison productive ? Autant de questions pour animer les conversations autour d’une bonne tire ou d’un beurre à l’érable.
La région Bas-Saint-Laurent-Gaspésie possède 589 entreprises acéricoles ayant produit près de 22 millions de livres de sirop d’érable, en 2012.
« C’est la deuxième région acéricole du Québec avec près de la moitié des érablières de plus de 30 000 entailles. Le rendement à l’entaille a été, la saison dernière, de 2,40 livres », indique en entrevue téléphonique Sylvie Laliberté, présidente du Syndicat des producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie et elle-même acéricultrice depuis 2004.
Divergence entre les syndicats régionaux
Lors de l’assemblée générale annuelle de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec à Rivière-du-Loup en octobre dernier, on a pu constater certaines divergences entre les syndicats régionaux. Un des points irritants concernait, entre autres, les barils en plastique alimentaire que 80 % des acériculteurs du Bas-Saint-Laurent utilisent.
Pour favoriser les barils en acier inoxydable servant à stocker le sirop d’érable, la Fédération et certains syndicats d’autres régions évoquent la fermentation et le gonflement des barils en plastique.
Pour Sylvie Laliberté, il s’agit d’un faux problème car « cela ne touche qu’une faible proportion des barils et ça demeure variable selon les années. L’année dernière a été plus propice pour le gonflement mais c’était surtout à cause de la chaleur arrivée très vite à la fin de la saison. Nous sommes très bien documentés sur le sujet et cela est facilement corrigeable?».
Le Bas-Saint-Laurent regroupe des entreprises d’acériculture de 80 000 à 100 000 entailles. Certaines ont une flotte de 600 barils de plastique, dont chacun coûte plus de 100$. En comparaison, le prix de celui en acier inoxydable est de 200 $ et plus. « Cela coûterait énormément d’argent à nos producteurs pour changer leurs barils», lance Sylvie Laliberté en assurant qu’il n’est pas question que notre région se voit obligée de changer ses barils du jour au lendemain.
Pour un financement plus équitable
Des négociations sont présentement en cours avec le gouvernement provincial pour qu’il supporte financièrement les inventaires de sirop. C’est la Fédération qui gère actuellement la réserve stratégique mondiale de sirop d’érable, en l’entreposant et en le vendant aux acheteurs autorisés.
Cette réserve contient présentement 54 millions de livres de sirop valant près de 150 millions de $, dont 20 millions pour le Bas-Saint-Laurent. Elle est soutenue par les acériculteurs qui doivent parfois attendre au-delà d’un an avant d’être payé en totalité.
Les acériculteurs réclament une aide sous forme de prêt sans intérêt garanti par la valeur de leur sirop d’érable, ce qui les aiderait à résoudre leurs problèmes de liquidité. Lors de la dernière campagne électorale, le député Jean d’Amour a appuyé leur demande.