Un Annemontois s’illustre à Prague

Johanne Fournier, Graffici, Gaspésie

Son oeuvre Arboreal a permis à cet étudiant au programme de maîtrise en composition électroacoustique de l’Université de Montréal de devenir l’un des six finalistes de ce concours tenu l’automne dernier et ouvert à tous les compositeurs du monde.

« Je n’ai rien gagné, précise le musicien de 25 ans. Je me suis retrouvé dans les finalistes. Il y a un grand gagnant, trois mentions honorables, suivi des finalistes. C’est un grand concours. Parmi les mentions honorables, il y a un de mes professeurs et, avant lui, un de ses professeurs à lui, qui lui a enseigné dans les années 80. Donc, ce sont des gens qui ont déjà des carrières avancées. Moi, je suis arrivé après Robert Normandeau et Francis Dhomont.

Robert Normandeau est toujours professeur à l’Université de Montréal, puis Francis Dhomont est un compositeur français très connu qui a enseigné longtemps à l’Université de Montréal. Donc, on est trois générations à s’être distinguées cette année. »

« Je suis bien content de me retrouver  à, continue fièrement le finaliste. Je ne m’y attendais pas. J’ai envoyé ma candidature au hasard parce que je voyais la clôture du concours arriver. Je me suis dit que j’allais prendre une chance. »

Le jeune compositeur décrit sa pièce comme une réflexion sur les religions et la spiritualité. « Cette pièce emprunte sa structure à l’explication des religions de l’anthropologue Pascal Boyer, procédant d’une réduction arborescente des concepts religieux jusqu’à une essence commune », élabore-t-il.

Musica Nova est un concours de musique électroacoustique fondé en 1991 et qui est initié par la Society for Electroacoustic Music of Czech Republic. L’organisation récompense des compositeurs de partout.

 

 

Plusieurs récompenses

Guillaume Campion-Vallée n’en est pas à ses premières mentions. Par les années passées, il s’est classé à deux reprises parmi les gagnants du concours JTTP (Jeu de

temps), organisé par la Communauté électroacoustique canadienne et destiné aux jeunes compositeurs. En 2010, il avait également décroché la quatrième position du concours Quadriforis, ce qui lui avait permis de se produire au Centro Mexicano para la Musica y Artes Sonoras, à Morelia au Mexique.

L’an dernier, l’étudiant a représenté son université lors du 14e Festival Novelum de Toulouse, en France, où il a participé au concert de la jeune création musicale internationale. « La musique électroacoustique se base sur des sons que les compositeurs enregistrent généralement, décrit le jeune musicien annemontois. Donc, on part avec nos enregistreuses.

On peut enregistrer n’importe quel type de son. Il n’y a pas de discrimination. Ça peut être un son de train, d’oiseau ou de piano. Après ça, on rentre en studio, puis on fait des traitements pour le son et on fait des montages pour musicaliser l’enregistrement qu’on fait », dit M. Campion-Vallée.

Plusieurs possibilités de carrière s’ouvrent au jeune compositeur : le design et les ambiances sonores, le cinéma, le théâtre et principalement les jeux vidéo. « Dans mes projets de composition personnelle, je cherche à faire des documentaires sonores, précise-t-il. C’est de la musique avec une dimension informative. Tous les sons sont permis. Ce que je veux, c’est donner de l’information à travers la musique. »

Dans le cadre de son travail de maîtrise, il utilise des chants de la tradition orale enregistrés à Sainte-Anne-des-Monts et Tourelle par Marius Barbeau. « Mon projet est de faire une grande pièce qui donnera de l’information à travers des entrevues qui ont été réalisées sur le sujet, explique-t-il.

Ça devient davantage de l’art sonore que de la musique proprement dite. » Guillaume Campion-Vallée est né à Sainte-Anne-des-Monts. Il quitte sa ville natale à l’âge de 17 ans pour aller étudier en guitare classique au Campus Notre-Damede- Foy à Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec. Par la suite, il enseigne la guitare à l’école Miransol et la musique au secondaire à l’école Gabriel-Le-Courtois de Sainte-Anne-des-Monts pendant un an, avant de compléter son baccalauréat en musique électroacoustique à l’Université de Montréal. Il complète actuellement sa première année de maîtrise dans le même domaine. « Je veux m’orienter en composition, aspire-t-il. Les technologies du son sont une avenue intéressante, plus moderne. »

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