Communion de communautés: en avez-vous entendu parler ?

Nicole Bédard, Autour de l’Île, L’Île d’Orléans

Samedi, 19 janvier 2013. Il est 16 h et la messe commence dans l’église de Saint-Pierre. Michel Domingue, vicaire à l’île d’Orléans, nous parle d’une question préoccupante pour les paroissiens, celle de l’avenir de nos communautés chrétiennes.

« Levez la main ceux qui ont entendu parler de la communion de communautés, des réaménagements paroissiaux. Y en a-t-il parmi vous qui ont lu le feuillet paroissial à ce sujet ? » Visiblement, très peu de personnes étaient au courant de la problématique contenue dans ces questions qui mèneront dans le futur à une collaboration plus étroite entre les paroisses de l’île et du Grand Beauport. Il nous avise que de concert avec Ignace Somé, curé de l’île, on traitera de ce sujet à chacune des messes de cette fin de semaine sur l’île.

Il commença donc à expliquer deux constats identifiés dans le diocèse de Québec: la diminution du nombre de prêtres et la baisse, d’année en année, du nombre de pratiquants.

Tout cela, disait-il, est un problème mathématique, puisque, par exemple, depuis 30 ans, le diocèse a peu de candidats à la prêtrise (deux ou trois par année) et l’on n’a pas réussi à rajeunir nos communautés. Ce sont ces deux réalités qui, entre autres, ont amené l’archevêque à dire qu’il faut s’organiser pour que la foi soit vivante. Mais l’abbé Domingue affirme qu’il faudra mettre notre esprit de clocher de côté pour réussir à unir nos forces et garder nos communautés en place.

 

« Ça devient urgent de conjuguer nos forces ensemble »

Devant l’ampleur de ce problème touchant l’avenir de nos communautés, Michel Domingue dit: « Ça devient urgent de conjuguer nos forces ensemble. Il est proche le temps où il ne restera qu’un prêtre sur l’île. » Il souligne, par exemple, que cette année on aurait voulu offrir des catéchèses et du côté nord et du côté sud de l’île; mais le peu de catéchètes disponibles a démontré qu’il fallait concentrer nos efforts et ne faire qu’un seul groupe pour toute l’île.

 

L’avenir des communautés et la nouvelle évangélisation

« Il y en a qui disent qu’on veut fermer nos églises et que c’est tout décidé d’avance. » À cela, l’abbé Domingue répond: « Jamais l’évêque ne va fermer des églises de force si les gens se donnent les moyens de les garder ouvertes. Ce sont ceux qui forment la communauté qui devront décider. » À la suite de cette affirmation, il a dit être convaincu qu’on pouvait rajeunir notre église en allant vers une nouvelle évangélisation. Avec espérance, il a mentionné sa joie de voir à cette célébration des jeunes dans la chorale et quelques jeunes familles avec leurs enfants.

Il ajoutait avoir dit à des jeunes, récemment, que s’ils voulaient trouver un sens à leur vie, ils auraient des réponses dans la Parole de Dieu.

 

Des rencontres de concertation

Ignace Somé, curé de l’île d’Orléans, tient à nous dire que toute l’équipe pastorale porte ce dossier des réaménagements pastoraux et qu’on réunira des intervenants de divers organismes pour réfléchir sur cette question de l’avenir de nos communautés et, par le fait même, de nos églises. Toutes les suggestions qui pourront contribuer à vivifier les communautés chrétiennes de l’île d’Orléans seront prises en considération. Addition de deux réalités et conjugaison d’efforts seront sur la table pour des solutions aux problèmes identifiées.

 

Réaménagements pastoraux et défis pour le diocèse de Québec

« Cette question des réaménagements pastoraux concerne toutes les paroisses du diocèse de Québec », nous dit Marie Chrétien, coordonnatrice du service de pastorale. Elle croit que « le problème le plus important est le fait que nous n’arrivions pas à transmettre la foi, à faire des disciples. » De nombreux défi s devront donc être relevés pour bien accomplir la mission évangélique: on aura à mettre davantage la Parole de Dieu au cœur de nos rencontres, former des équipes d’animation locale, mettre en commun certains services de pastorale et former des disciples engagés au nom de leur foi au Christ. « Le fait de mieux vivre et comprendre l’Évangile ne pourrait-il pas nous amener au partage non seulement de nos façons de faire, mais aussi de nos avoirs ? Ainsi, on pourrait peut-être garder nos communautés plus vivantes et conserver nos églises. », ajoute-t-elle.

Céline Parent, agente de pastorale diocésaine et accompagnatrice des communions de communautés, nous redit l’importance pour les chrétiens de témoigner de leur attachement personnel au Christ. Elle affirme que la communauté chrétienne est un lieu privilégié pour partager et nourrir sa foi et que les prêtres peuvent compter sur l’équipe pastorale pour les épauler dans la mission d’évangélisation. Déjà, des collaborateurs proches des équipes pastorales ont été rencontrés pour la mise sur pied des communions de communautés. Bientôt, on réunira des représentants de divers secteurs de la pastorale: équipes de la liturgie, de l’éducation de la foi, de la justice sociale, etc. À eux se grefferont d’autres personnes prêtes à offrir leurs services à la communauté.

Toute la population est concernée par cette problématique de la transmission de la foi, des réaménagements pastoraux, de la communion de communautés et de la conservation du patrimoine.

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