Normand Gagnon, Autour de L’Île, l’Île d’Orléans
Le 4 février dernier se tenait à Sainte-Pétronille une séance de consultation portant sur des modifications à apporter au plan d’urbanisme et au règlement de zonage no 151.
Les amendements proposés dans ce premier projet de règlement déposé lors de cette rencontre font suite, en grande partie, aux décisions prises par la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) visant à permettre des utilisations non agricoles de parcelles jusqu’ici situées en territoire agricole et d’en confi er la gestion aux municipalités.
Ces îlots qu’on désigne comme déstructurés, à cause de leur enclavement, ont perdu au fil du temps les caractéristiques propres à un usage agricole et les municipalités peuvent désormais réglementer de nouvelles utilisations comme celle de la construction domiciliaire. Le service d’urbanisme de la MRC a dénombré 36 lots vacants où la construction résidentielle pourrait être permise à Sainte-Pétronille; parmi ceux-là figurent 10 lots où l’usage agricole en limite la construction; le règlement de zonage soumis à la consultation vise justement à rendre possible la construction d’habitations unifamiliales sur ces derniers.
Après une brève période d’information sur le projet, le maire Harold Noël invite les citoyens présents à apporter leurs commentaires, à poser toutes leurs questions; il poursuit en faisant une déclaration d’intérêt en raison du fait qu’il est lui-même propriétaire d’un lot visé par le projet de règlement et que, de plus, ce lot en jouxte d’autres, également concernés. La conseillère Sophie Côté lui emboîte le pas et fait connaître son intérêt. Tous deux restent toutefois présents dans la salle. L’animation est confiée pour l’occasion au conseiller Enrico Desjardins.
Plusieurs personnes directement concernées par le sujet débattu étaient présentes. Certaines ont souhaité que, dans ses futurs travaux, le conseil municipal prenne en considération la logistique nouvelle associée aux éventuelles futures constructions: drainage, installations électriques (enfouies ou non), présence de ruisseaux, etc. D’autres se sont montrés sensibles aux questions d’esthétique en soulignant que de nouvelles constructions pourraient obstruer les rares percées visuelles du village.
Concernant ce dernier point, M. François Courville, de Sainte-Pétronille, distribue durant la période d’échange un document faisant état des effets négatifs du projet dans sa forme actuelle, notamment sur les paysages et l’environnement; ce citoyen se dit aussi très insatisfait du processus inutilement rapide emprunté par la municipalité dans ce dossier et qui, de plus, ferait fi des outils de planification reconnus en aménagement du territoire comme un Plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA).
Le maire Noël n’a pu s’empêcher de sortir de la réserve qu’il s’était imposée jusque-là après que M. Courville eut qualifié le travail réalisé jusqu’ici de « bricolage municipal ».
On imagine que plusieurs attendent avec impatience la deuxième version du projet de règlement.