La Ville de Québec laisse-t-elle tomber les locataires?

Nathalie Côté, Droit de parole, Québec

À l’invitation du Bureau d’animation et d’information logement (BAIL), le 30 janvier dernier, quelques dizaines de manifestants sont venus dire aux élus municipaux de pro­téger les logements locatifs.

Depuis 2010, environ 500 logements ont été convertis en condo à Québec, dont la moitié depuis les modifications réglementaires du 17 octobre 2011 favorisant les propriétaires. «Ce nombre étant un record à Québec depuis la fin des années 1980, le BAIL a «couronné» la conseillère Chantal Gilbert et le maire Ré­gis Labeaume, respectivement «Reine des conversions» et «Roi du condo», dixit le grou­pe de défense des droits des locataires.

C’est devant les bureaux de l’arrondis­sement de la Cité-Limoilou, où sont situés les locaux de la responsable de l’habitation au municipal, Chantal Gilbert, que s’est dé­roulé l’action. Le BAIL dénonce le laxisme de l’administration Labeaume en matière de protection du parc de logement locatif et demande que la Ville interdise toute conver­sion en condo.

Le plus grand nombre de transformation de logement en condo a lieu dans les quartiers Limoilou, Saint-Sauveur et Beauport. Tel que le rappelle Jonathan Carmichael du BAIL : «Un duplex dans Saint-Sauveur convertis en deux condos a récemment été vendu 200 000$ par condo.» Ces conversions diminuent non seu­lement la quantité de logements disponibles, alors que la crise du logement continue tou­jours à Québec, mais elles ont aussi un impact pour les résidents des quartiers, principale­ment les locataires à faibles revenus.

Les condos provoquent une hausse de l’évaluation foncière et des augmentations des taxes qui sont en bout de ligne, payés par les locataires. Sans compter, comme le rappelle le BAIL, que plusieurs propriétaires font des pressions pour déloger les locatai­res «Puisqu’il est plus payant de vendre un condo inhabité, les propriétaires n’hésitent pas à utiliser des méthodes douteuses pour se débarrasser des locataires en place. » Autant de bonnes raisons, pour demander à l’admi­nistration municipale de mieux protéger les locataires et les logements de Québec.

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