Création d’un Centre de transfert d’entreprises

Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton

Les propriétaires soucieux de vendre ou transférer leurs entreprises pourront désormais se tourner vers le Centre de transfert d'entreprises dont les services permettront d'assurer la pérennité de ces dernières. Le CTE de l'Estrie qui disposera d'un budget de 300 000 $, sur trois ans, a pour mission d'informer, sensibiliser, former et orienter les cédants et repreneurs dans le processus de transfert d'entreprises.

C'est dans les locaux de Tardif Diesel, un exemple de transfert d'entreprise réussie, que l'on a procédé, en conférence de presse, au lancement du CTE de l'Estrie. Plusieurs membres du Regroupement des intervenants en transfert d'entreprises étaient présents dont l'Association des centres locaux de développement de l'Estrie (ACLDE) et représentante des SADC et du Centre d'aide aux entreprises (CAE) de l'Estrie.

Il est clair selon les intervenants que le CTE de l'Estrie, le neuvième du genre au Québec, est largement justifié. Une enquête sur la main-d’œuvre réalisée par Emploi Québec Estrie en 2011 prévoit que 21 % des entreprises estriennes changeront de propriétaire d'ici cinq ans. Ce qui vient confirmer l'urgence de sensibiliser à la fois les cédants à planifier l'avenir de leur entreprise et les repreneurs. Pour ce faire, le CTE offrira du soutien sur le processus de transfert ou d'achat d'une entreprise, une démarche qui peut s'avérer longue et difficile. Il verra aussi à l'organisation d'activités et de formations sur les différents aspects de la relève tant sur le plan humain, fiscal, légal et financier. Selon Ginette Isabel, représentante des SADC et du Centre d'aide aux entreprises de l'Estrie, ce nouveau CTE voit le 1er jour grâce à la concertation et la collaboration de plusieurs organismes à travers l'Estrie qui reconnaissent cet enjeu et qui ont choisi de mettre en commun leurs différentes expertises et expériences afin d'assurer une relève pour nos entreprises estriennes. Le CTE vient appuyer le travail de plusieurs organismes en leur proposant des outils et un réseau de contacts regroupant des professionnels et des intervenants qui répondront adéquatement aux entrepreneurs d'ici». Mme Michèle Tardif, présidente de l'Association des CLD de l'Estrie, ajoute que «le transfert d'entreprises est un défi important, tant pour les cédants que pour les repreneurs. Toutefois, il existe des méthodes et outils pour faciliter cette transition et améliorer le taux de réussite, car le changement de mains peut aussi signifier un nouveau départ, apporté par une relève motivée et bien préparée».

L'entreprise Tardif Diesel en est un bel exemple. Gaétane Plamondon, cofondatrice de l'entreprise avec Gaston Tardif, mentionne avoir amorcé le processus il y a une dizaine d'années. «Nous avons commencé en 1998 en donnant 5 % des parts. Ça a pris dix ans. On voulait bien s'enligner pour réussir le transfert. On avait beaucoup de questions et on a eu beaucoup d'aide de notre CLD qui nous a dirigés vers des avocats-fiscalistes ou autres conseillers financiers et de la SADC par des ateliers. Il faut commencer tôt. Nous avons une jeune relève, ils ont des idées et regardent vers l'avenir. Si ça n'avait pas été de ça, on n'aurait pas agrandi», de lancer avec détermination Mme Plamondon. La relève composée de leurs fils Jean-Marc et Gabriel, ainsi qu'un employé de plus de 20 ans d'ancienneté, Patrick Roy, a pris le contrôle de l'entreprise au cours de 2012.

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