Un bon livre…

André Chrétien, Le Pont de Palmarolle, Palmarolle

À Noël, j’ai reçu en cadeau un livre intitulé Contes, légendes et récits de l’Abitibi-Témisca­mingue. J’ai le goût de vous le suggérer, car je l’ai beaucoup aimé. Son titre en résume très bien le contenu. On y trouve des histoires purement fictives, mais aussi des narrations his­toriques, directement associées à l’histoire et à la géographie de notre région.

Entre autres, on suit Pierre Le Moyne d’Iberville dans son périple de Montréal à la baie James. Ceux qui connaissent bien la topographie de nos cours d’eau auront l’impression d’accompagner ce héros sur la rivière Duparquet, sur le lac Abitibi jusqu’à la rivière Abitibi. On y reconnaît des lieux déjà souvent visités, lieux d’arrêt, lieux de portages, lieux où il a dressé des fortifications comme à Gallichan, à la Pointe aux Indiens. Ces récits sont d’ailleurs complétés et confirmés par des auteurs sérieux et connus comme : Arthur Buis, le frère Marie-Victorin, Gabrielle Roy, etc.

Après cela, dans un deuxième cha­pitre, on a droit à des récits de colo­nisation, tirés de l’histoire de nos grands-parents comme ceux qui ont défriché Palmarolle, Roquemaure, La Sarre et bien d’autres lieux sem­blables.

On aura droit par la suite à des récits, ratta­chés au monde minier, ces prospecteurs légen­daires qui ont sillonné l’Abitibi à la recherche de filons d’or. Bien sûr, on parlera de Val-d’Or qu’on appelait à l’origine « Putainville », vous pouvez facilement vous imaginer le pourquoi de ce pseudonyme… Puis nous lirons aussi des anecdotes sur Rouyn et Duparquet, le dur labeur de ces mineurs ukrainiens, russes et polonais, les effondrements de galeries qui ont entraîné des dizaines de morts chez ces immi­grants, les faits véridiques et les mythes qu’on a si souvent entendus raconter.

Dans un autre chapitre, on pourra y lire des anecdotes, des histoires fantastiques, des contes folkloriques et des faits vécus par des auteurs de chez nous comme : Jocelyne Sau­cier (Il pleuvait des oiseaux), Lise Bissonnette (ex-journaliste au quotidien indépendant Le Devoir), Raôul Duguay (La Bitt à Tibi), Léandre Bergeron (Dictionnaire de la langue québécoise), Richard Desjardins (poète-chanteur) et bien d’autres talents de chez nous. J’aimerais aussi souligner l’apport de l’anthropologue, Serge Bouchard, ce merveil­leux historien-conteur, animateur de la série radiophonique « de Remarquables oubliés » et auteur de nombreux ouvrages, entre autres: L’homme descend de l’ourse, où dans son chapitre « Éloge de l’Abitibi », il mentionne que tout Québécois devrait au moins une fois dans sa vie se rendre en Abitibi. Dans le chapitre suivant intitulé « L’orignal », il nous décrit l’animal comme pas un chasseur et un nemrod d’ici pourrait le faire. En roulant sur la 117 entre Rouyn et Duparquet, il s’est re­trouvé, arrêté, en plein milieu de la chaussée en attendant qu’un orignal traverse lentement la route. Il dit ceci : « C’est une peinture ru­pestre qui déambule lentement sur l’asphalte. » Quelle belle antithèse!

Dans ce recueil, on trouvera aussi des poèmes, des textes de chansons, des photos d’autrefois et, à la fin, des notices biographiques sur les auteurs qui ont collaboré à sa rédaction.

Bonne lecture!

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