Journaliste parlementaire, pourquoi pas?

Marie-Pier Côté-Chartrand, Journal des citoyens, Prévost

Le deux janvier, alors que plusieurs de mes comparses étudiants se remettaient d’un jour de l’An bien arrosé, moi je filais vers Québec, tailleurs chics, souliers à talons, équipement photo et vidéo comme bagages.

Arrivée sur les lieux, tout commeles quelque 140 autres participantsdu Parlement étudiant du Québec2013 (PEQ), j’ai laissé de côté mesjoggings confortables et la douceurdes vacances d’hiver pour profiter del’Assemblée nationale pour unesimulation parlementaire non partisaned’une semaine… Et quellesemaine!

L’expérience incluait le caucus des rouges, un parti plus à droite, contre celui des bleus ayant une ligne directrice plus à gauche, bref les débats en chambre parlementaire sont assurés. Et pour surveiller ces deux partis politiques dans leurs moindres faits et gestes, le caucus des « mauves » comme on se plaisait à le dire est en fait celui des journalistes. Tous les participants sont de jeunes universitaires de partout au Québec, étudiants de politique, droit, science, journalisme… Environ 140 participants qui oublient le monde extérieur pour se consacrer à la simulation, corps et âme… Littéralement!

Entre les commissions parlementaires, les assemblées, les caucus, les points de presse et les crises parlementaires, les journalistes s’affairent, notre effectif de 16 nous permet la production de deux journaux et un blogue multimédia, dernier volet pour lequel on me demande de produire des vidéos, ou comme je l'ai découvert à mes dépens, de ne plus dormir de mes nuits et courir en talons avec une caméra, trépieds, éclairages et micros… Oui, très comique à voir, selon certains.

Mais le jeu en vaut la chandelle, sous l’objectif voyeur de ma caméra, les jeunes députés des rouges comme des bleus se retrouvent dans un bain médiatique complet et la simulation s’en voit enrichie, me dit-on. De mon côté, je suis aux anges. Malgré les horaires de fous, couchée à 8 h du matin pour me lever trois heures plus tard et retourner à l’Hôtel du parlement, je ne peux m’empêcher de penser qu’être correspondante parlementaire serait une branche du journalisme qui m’intéresse plus que je le pensais.

Des rencontres organisées avec les journalistes parlementaires Jessica Nadeau du Devoir et Sébastien Bovet de Radio-Cananda ne font que confirmer mon attrait pour les collines parlementaires. Leur travail est celui qui se rapproche le plus du journalisme tel qu’on le voyait dans ses débuts, le quatrième pouvoir, les protecteurs de la démocratie. Bon, je m’emporte un peu avec des idéaux, mais reste qu’à la fin du PEQ, bien que parfois les partis rouges et bleus nous fuyaient ou pire qu’ils nous répondaient avec la fameuse langue de bois, le caucus des journalistes a été grandement apprécié. Sébastien Bovet nous disait autour d’un café : «Les bons politiciens savent qu’il faut parler aux journalistes. » La cuvée du PEQ 2013 cache donc quelques bons futurs politiciens.

 

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