Congrès canadien des jeunes d’Amnistie internationale 2012

Lysandre Babin, Journal des citoyens, Prévost

Depuis un an, je m’intéresse aux activités d’Amnistie Internationale, et le 3 novembre dernier se déroulait à Saint-Jérôme le congrès canadien des jeunes francophones de cette association. Cet organisme qui a été fondé par Peter Benenson avait pour but de militer pour le respect des droits de l’homme et contre une des plus grandes injustices qui est la peine de mort.

Cette année, le congrès soutenaitune personne en particulier : Hamid Ghassemi-Shall un Canadien travaillantdans le domaine de la chaussure.Son histoire débute en 2008.

Alors qu’il allait visiter sa mère mourante en Iran, les autorités iraniennes l’arrêtent lui et son frère, supposément pour espionnage. Hamid est maintenant prisonnier en Iran et condamné à mort. Pourtant, le gouvernement iranien n’a aucune preuve qu’il serait un espion. Cette journée avait donc pour but de sensibiliser les gens à cette injustice et contribuer à renverser le cours des choses en souhaitant une libération rapide. Plus de douze écoles à travers le Canada étaient présentes à l’évènement, soit 800 personnes. Plusieurs activités avaient été organisées pour réchauffer l’ambiance, entre autres d’excellents joueurs de tam-tam de Saint-Jérôme.

Dès notre arrivée, une prestation très touchante de la chorale de l’Académie Lafontaine dirigée par David Leblanc interprétait le succès de Claude Dubois Si Dieu existe. Cette chanson était dédiée à Antonella Mega, la femme d’Hamid, pour souligner son courage et notre support dans cette tragédie. Antonella était très émue et reconnaissante de ce geste.

 

Témoignage d’Imen Derouiche

Plusieurs conférenciers exceptionnels sont venus nous raconter leurs histoires. Imen Derouiche d’origine tunisienne fait partie de ceux-ci. En 1998 se déroulaient des manifestations au sujet de la hausse des frais de scolarité dans son pays. Elle et ses amis manifestaient pacifiquement dans la rue quand soudainement les autorités ont commencé les arrestations. À cette époque, la Tunisie était sous un régime de dictature.

Jetée en prison, elle est violentée. La torture peut prendre plusieurs formes, et malheureusement pour les femmes, le viol est chose courante. C’est après un an et demi de terreur que Imen sort de prison, et ce, grâce à Amnistie Internationale. Des centaines de personnes ont envoyé des lettres au gouvernement tunisien pour dire qu’il savait ce qui se passait et à quel point ce qu’Imen vivait était une injustice inacceptable aux yeux de la communauté internationale. La Tunisie a cédé sous la pression et cette jeune femme est maintenant libre.

 

Surexploitation des enfants

Roxanna Robin est une conférencière qui est venue nous parler de l’exploitation des enfants à travers le monde. Née au Bengladesh, jeune orpheline et témoin de la misère de plusieurs enfants dans ce pays, aujourd’hui elle est la directrice générale et fondatrice de l’organisme « aide internationale pour l’enfance » visant à améliorer les conditions de vie des enfants principalement en Inde. Encore dans plusieurs pays sur la planète, des enfants travaillent 14 à 18 heures par jour pour ramasser quelques sous et aider à nourrir leur famille. De plus, les patrons de ces entreprises vont même jusqu’à menacer leur famille pour qu’ils travaillent. À ce jour, 120 000 garçons boliviens entre 7 et 16 ans travaillent dans des mines qui ne sont pas sécuritaires. Ces jeunes risquent leur vie pour à peine quelques sous ? Nous devons changer cela !

 

Des jeunes réfugiés

Le représentant de l’organisme Le Coffret reconnu pour l’aide à l’intégration des réfugiés partout dans le monde était accompagné de deux jeunes Bhoutanais. Ceux-ci ayant été rejetés de leur pays en raison de leur religion et de leur culture ont dû aller vivre dans un camp de plus de 22 000 réfugiés au Népal. Leur témoignage nous a fait réaliser à quel point la vie dans les camps est difficile. Les conditions de vie étaient misérables, l’approvisionnement en eau et nourriture dépendait des Nations Unies. Sans papiers, ils ne pouvaient sortir de ce camp.

Après plusieurs années de tentative d’immigration, la chance leur a souri. Ils sont maintenant heureux de vivre à Saint-Jérôme, et ce, avec l’aide de l’organisation Le Coffret. Une quinzaine de kiosques ont été mis sur pied pour informer les jeunes des injustices face aux droits de l’homme, mais aussi des solutions que nous pouvons apporter. Une pétition était affichée pour sauver monsieur Hamid Ghassemi-Shall. Comme l’exemple d’Imen, c’est à force d’avoir des signatures que nous pourrons le libérer.

Après tous ces témoignages émouvants et enrichissants, nous réalisons à quel point le monde est rempli d’injustices et que le travail d’Amnistie Internationale est primordial pour combattre la violation des droits de l’homme. Cette journée s’est terminée par une marche dans les rues de Saint-Jérôme, pour souligner notre solidarité face au malheur d’Hamid Ghassemi-Shall. Une organisation hors-pair a mené à la réussite de cette journée. De nombreux commentaires positifs ont été dits soulignés lors de ce congrès.

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