Madame Louise Laliberté, atteinte de Spina-Bifida depuis la naissance

Denyse Tremblay, regards, Ascot

Née dans une famille de 4 enfants, au parcours rempli d’embûches, en 1999 elle unissait sa vie à Bernard Ricard, avec qui elle a donné naissance à leur fille nommée Gabrielle. Sa maladie est une déformation sévère de la colonne vertébrale, dont la moelle épinière est sortie et ancrée dans la peau, en se logeant au bas de son dos. À l’âge de 28 ans, elle a suivi un cours en psychologie, afin d’aider les autres et non pour en faire un métier. Mais ce n’était pas le bienvenu par sa famille, me confie-t-elle, même si pour elle, c’était comme suivre un cours de danse. En 2011, à l’âge de 54 ans, elle apprend qu’elle a la sclérose en plaques, ce qui la force depuis 13 ans à marcher avec une canne. Cela accentue la détérioration de ma Spina-Bifida.

Comme en 1980, elle a fait un DEC en administration, option comptabilité, je lui ai demandé, si elle avait travaillé dû à sa maladie. Sa réponse ne peut laisser personne indifférent : Mon premier emploi remonte à 1975. J’avais 17 ans et j’avais appliqué dans un magasin à grande surface pour un emploi d’été. Lors de l’entrevue, la directrice d’embauche m’a demandé pourquoi je boitais. Je lui ai dit que j’étais handicapée de naissance. Vous savez ce qu’elle m’a répondu? Non pas du tout! Elle m’a dit qu’il n’engageait pas des personnes handicapées, et ce, même si c’est juste physique; c’était la politique de la compagnie…

Mais elle a accepté de me laisser ma chance : ce qui fut un succès! Après ce job d’été, ils m’ont rappelée. Je n’ai pas pu retourner parce que je devais entrer à l’hôpital pour une longue période. Que voulez-vous dire ? En bref, je vais vous compter la période de 1968 à 1976. J’étais un « cobaye » à l’hôpital Ste-Justine de Montréal dû à ma maladie. J’ai eu six opérations dans les pieds pour attacher les tendons, incluant une période de 3 mois sans marcher, à essayer des médicaments. Ils firent aussi des tests en « urodynamie » pour la vessie, sans oublier que l’opération durait entre huit et dix heures, c’était pénible pour moi. Le plus difficile, c’est que je n’avais pas l’appui de ma mère, car elle voulait que je fasse ces expériences-là. De 10 ans à 18 ans, ce fut ma vie et je me sentais seule au monde. Ma mère est décédée en novembre 2011. Par contre, mon père était fier de moi, juste le fait de passer à travers tout cela. Mais aujourd’hui, j’ai un conjoint formidable et une fille que j’adore…

Lorsque vous me parlez d’eux, je peux voir des étincelles de bonheur dans vos yeux. Oh oui, c’est vrai, je les aime pour tout ce qu’ils m’apportent! Si vous me parliez de votre Boutique Comm 9. Pourquoi avoir décidé d’ouvrir cette boutique? Je devais trouver quelque chose en fonction de ma maladie. Alors en se promenant avec mon conjoint Bernard, on avait vu ce local sur la rue Belvédère, lequel est tout près de chez moi.

À l’automne 2009, j’ai dit à mon conjoint que s’il m’aidait j’ouvrirais une boutique de friperie. Qu’a-t-il dit ? Eh bien, il a fait les démarches pour une subvention gouvernementale et il a aménagé le local. Le 11 juin 2010, je faisais l’ouverture au 1186 de la rue Belvédère sud, suite à ce rêve tant désiré. Ce qui est drôle, c’est que suite à une vente de garage où j’étais allé, j’avais trouvé mon orientation. Vous avez combien d’employées? Présentement, nous sommes 6, en m’incluant. Je vous lève mon chapeau, madame Laliberté, pour votre courage, votre passion et votre disponibilité à aider les autres. Vous êtes un exemple de combat dans la vie, sachant que tous les matins votre combat vous attend. J’invite les gens à venir à votre boutique Comm9 vous encourager. Merci de m’avoir reçue et ouvert votre cœur!

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