Louise Leboeuf, Le P’tit journal de Malartic, Malartic
Osisko aurait préféré que son sautage exceptionnel qui a extrait 940 000 tonnes de roches se réalise avec moins de fracas médiatique. Osisko aura attendu jusqu’au 26 octobre dernier, pour que le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) donne son aval pour procéder à ce sautage. Une équipe d’experts du MDDEFP était sur place afin d’effectuer les vérifications nécessaires et prendre des mesures relatives à la qualité de l’air, au bruit et aux vibrations.
Bien qu’Osisko ait prévu un périmètre de sécurité, des changements de toute dernière minute ont été annoncé tels que le déplacement de la Fête de la Citrouille et l’annulation de l’Heure du conte de la bibliothèque, pour éviter que les familles participantes et les bénévoles se retrouvent tout près de la fosse.
Les mesures d’urgence sont sous la responsabilité de la Ville. Le maire de Malartic, André Vezeau, mentionnait que la Ville était prête à faire face à toute éventualité : «Pour le rôle de la ville depuis le tout début nous sommes responsables des mesures d’urgence (au cas où) et sommes en parfait contrôle. Le personnel, les ministères sont sur notre site opérationnel, prêts à intervenir au besoin, ainsi que les pompiers, les ambulanciers et les policiers. »
Et la Colonie Fournière?
Réaliser le sautage par vent nord est une exigence du MDDEFP afin de s’assurer que le dioxyde d’azote ne se dépose pas sur la Ville. Par contre, le vent nord souffle vers le sud et les résidents de la colonie Fournière se sont dits incommodés par l’émission des gaz de sautage. « On n’avait reçu aucune information de la minière. Un travailleur d’Osisko, Alain Bilodeau, faisait la vérification dans le rang. Il ne fournissait pas. Vingt minutes après le sautage, Isabelle Labrecque du MDDEFP est venue prendre des données. On nous a recommandé de se confiner dans nos maisons. Mais le vent avait déjà poussé le gaz sur nos maisons. On est très inquiets», raconte Benoît Girard, résidant au lac Fournière. Au moment de mettre sous presse, on apprend qu’un autre nuage orange s’est dégagé du dernier sautage du lundi matin, 29 octobre. Le vent du nord soufflait à 24Kl/h.
Pas de reprise
À la mi-septembre, Osisko avait annoncé que le mégasautage était nécessaire pour la poursuite de ses travaux. Cependant, aujourd’hui les donnes ont changé. Les 200 travailleurs de ses sous-traitants demeurent sans travail. Osisko demande une réouverture du décret. La minière demande de réviser la localisation des sautages puisque plus près du mur vert longent des roches très riches en minéraux. Osisko veut également augmenter le nombre et la durée des sautages. Au lieu de deux sautages par jour, la minière en veut trois. Osisko veut augmenter la durée moyenne de chaque sautage. Elle demande que le MDDEFP autorise une hausse de décibels. Rappelons qu’Osisko a été mis sous enquête par le MDDEFP pour ses infractions en ce qui concerne notamment le bruit, les vibrations et la poussière.
La Chambre de Commerce de Malartic appuie les revendications de la minière, qui sont portées par les travailleurs membres du comité Bonne entente Osisko. Non seulement, la Chambre de Commerce appuie Osisko, mais elle lancera sous peu le Manifeste des gens heureux à Malartic. Dans cette campagne, les gens heureux seront invités à porter le carré or. « Arborer le carré or symbolisera le fait que nous sommes tous d’accord et heureux de ce qui se passe à Malartic. Je ne pense pas que ça peut scinder davantage la communauté. Ça ne peut pas être pire. On avance, on ne recule pas!», précise le coprésident et responsable des communications de la Chambre de Commerce de Malartic, Yannick Richard.