La Jouethèque souffle 35 bougies

Matthieu Max-Gessler, La Gazette, Mauricie

Non, il ne s’agit pas d’une «bibliothèque à jeux»! La Jouethèque est un service offert par le Centre de loisirs Multiplus aux enfants de trois à cinq ans, dans le but de les préparer à la maternelle. Une formule bien particulière et qui marche: après 35 ans d’existence, la Jouethèque est toujours aussi… jeune!

La Jouethèque a vu le jour en 1977, dans le but de recréer le service de garde de l’organisme Au pays des jeux. À quelques différences près: le service, hébergé par le Centre de loisirs Multiplus, se veut plutôt une introduction à la maternelle pour les enfants de trois à cinq ans. «On se fait dire que ça paraît qu’un enfant est passé par la Jouethèque quand il arrive en maternelle, explique Josiane Pratte, éducatrice. Ça paraît qu’ils ont un cadre, le respect et l’écoute. C’est le but du programme.»

Par le biais de diverses activités (coloriage, jeux d’association, activité physique, etc.), les jeunes participants apprennent à sociabiliser, développer leur autonomie et gérer les conflits. Ils doivent aussi apprendre à respecter les pauses allouées pour aller aux toilettes, prendre leur collation ou boire de l’eau. Bref, comme à l’école!

 

UN PLUS POUR LES PARENTS

En plus de veiller à l’épanouissement de ses protégés, Josiane Pratte remplit également une grille d’observation, qui lui permet d’évaluer leur cheminement dans les acquis à faire. «Je les évalue par exemple sur leur équilibre, s’ils savent attraper un ballon, tenir leur crayon et découper correctement, s’ils comprennent bien les consignes et s’ils peuvent s’habiller seuls, détaille-t-elle. Ça permet aux parents de savoir où en est leur enfant et sur quoi ils doivent travailler à la maison avant leur entrée à la maternelle.»

Attention, la Jouethèque n’est pas un service de répit pour les parents! Au contraire, ces derniers sont fortement invités à assister à au moins quelques demi-journées au courant de la session. «Pour les enfants, c’est très valorisant d’avoir leur papa ou leur maman sur place qui observent ce qu’ils font», ajoute Josiane.

Cette implication des parents leur permet également de développer un lien de confiance avec l’éducatrice. Et si cette dernière détecte des signes indiquant un possible retard de développement, en informer les parents est moins délicat. «C’est rare qu’on ait des enfants qui aient un problème, mais quand j’en parle aux parents, ça leur confirme parfois quelque chose qu’ils soupçonnaient et ils peuvent aller voir un spécialiste,  confirme Josiane Pratte. Des fois, c’est plus difficile d’en parler, mais le lien de  confiance facilite les choses.»

 

35 ANS : DES CHANGEMENTS, MAIS PAS UNE RIDE

Nicole Lemay, responsable des programmes et des activités au Centre de loisirs Multiplus, a vécu les nombreux changements à la Jouethèque, presque depuis sa création. «Quand il y a eu la vague d’ouverture de garderies dans les années 80 et de centres de la petite enfance dans les années 90, on était sûr que la Jouethèque allait fermer, se souvient-elle. Mais avec la demande des parents, on a survécu et on a augmenté le nombre de demi-journées de deux à neuf par semaine.»

Fait cocasse: la Jouethèque semble se «transmettre» de génération en génération. En effet, nombre de parents qui y inscrivent leurs enfants ont eux-mêmes profité du service dans leur jeunesse. «Il y a même des grands-parents qui inscrivent leurs petits-enfants, pour leur faire plaisir, tant ils ont eu une bonne expérience avec leurs enfants à la Jouethèque!» souligne Mme Lemay.

Pour l’instant, la Jouethèque a réduit le nombre d’enfants par groupe de 20 à 10, faute d’avoir une seconde éducatrice. Une diminution qui ne déplaît pourtant pas à Nicole Lemay. «On va voir comment ça se passe, mais pour le moment, c’est sûr qu’on n’agrandira pas les groupes. En plus de préparer ses ateliers et faire le suivi avec les parents, Josiane doit aussi gérer le budget et l’administration. Je n’ai pas envie qu’elle s’épuise!»

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