Marjolaine Jolicoeur, l'Horizon Presse coopérative des Basques, Bas-St-Laurent
On peut voir sur la façade de l’ancienne école de Saint-Simon le dessin d’un immense macareux. Cet oiseau, aussi appelé « perroquet des mers », est une invitation à quitter la clameur de la route 132 pour l’atelier et la galerie d’art de Clodin Roy. Un arrêt incontournable pour les passionnés d’ornithologie et de nature.
Jaseurs boréals, oies des neiges, bernaches ou merles bleus ornent les toiles de ce peintre animalier qui allie dans ses œuvres à la fois création artistique et rigueur scientifique. « Je fais aussi de la bande dessinée et de la caricature, donc j’aime le trait précis. Et de la précision il en faut dans la peinture animalière », lance l’artiste qui assure en riant que les ornithologues ne manqueront pas de lui rappeler son erreur « si un oiseau n’a pas le nombre exact ou la bonne couleur de plumes ».
Cette minutie nécessite aussi une grande dose de patience lorsqu’il passe de longues heures à contempler les oiseaux dans leur habitat naturel. Depuis près de vingt ans, avec d’autres artistes, Clodin Roy se rend à l’Île aux Basques pour photographier et réaliser des croquis de la faune ailée de l’endroit. « Je reviens justement d’un tel voyage. On peut y observer beaucoup d’oiseaux de mer, des canards et aussi des parulines sur un lac situé au centre de l’Île. Pendant une semaine, il est possible de recenser jusqu’à 130 espèces d’oiseaux dans ce lieu merveilleux qui est un vrai bijou. »
Famille d’ornithologues
C’est par son frère Laval Roy, ornithologue bien connu, que l’artiste à commencé à dessiner des oiseaux ainsi que des animaux, voilà près de trente ans. Il est un autodidacte s’intéressant tout autant à la musique, la sculpture ou la photo. Né à Sainte-Croix de Lotbinière, ses parents viennent cependant de Sainte-Rita et de Saint-Jean-de-Dieu.
Sa galerie d’art, qui fête son dixième anniversaire cette année, se trouvait il y a peu de temps à Sainte-Flavie. Depuis 2009, il réside avec sa compagne et assistante, Lorraine Picard, à Saint-Simon. « J’ai la chance d’avoir toujours pu vivre de mon art, même si le métier d’artiste n’offre aucune sécurité », dit-il, en ajoutant qu’il a travaillé à divers projets pour gagner sa vie : dessins commerciaux, illustrations de recueils, brochures et guides d’oiseaux dont l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec en l995.
Son tableau « La saison des amours » représentant des macareux à participé, en 2000, au concours du timbre de la Fondation de la faune du Québec. Le très photogénique macareux se retrouve abondamment dans ses œuvres. « Il est très présent aux Iles Mingan. Mais parfois, si on prend le traversier, on peut le voir sur le fleuve ou en vol. Le macareux accompagne souvent les colonies de sternes, car ces dernières sont très territoriales et agressives. Elles chassent les goélands qui déciment les familles de macareux. »
Outre sa passion d’ornithologue, Clodin Roy propose des séminaires de peintures, des ateliers et des cours privés pour des petits groupes d’artistes en herbe : « Je les accompagne dans leurs projets qu’ils soient animaliers ou autres ». Il y a aussi des possibilités d’hébergement au Gite de l’artiste, durant toute l’année.