Jacques Payette : Ce qui l’entoure l’inspire, ce qu’il crée nous inspire

Alisson Lévesque, Le Journal des citoyens, Prévost

Jusqu’au 9 septembre, le musée d’art contemporain de Saint-Jérôme présente l’exposition de Jacques Payette, le corps, ce seul lieu habitable. Environ 70 oeuvres datant des années 80 jusqu’à tout récemment constituent l’exposition, dont des dizaines n’avaient jamais été dévoilées au grand public.

Cela commence avec des dessins au prismacolor… des toiles dessinées, mais aussi nettes qu’une photographie. Un portrait de sa femme et un autoportrait, mais aussi des dizaines d’autres tableaux captent notre attention. Son contrôle des ombres et de la lumière, le temps qui s’arrête alors qu’une oeuvre d’art se conçoit, tous les détails et la précision, mais surtout l’émotion qui ressort de chaque toile montrent Jacques Payette sur tous les plans. Il n’y a pas à dire, on est loin de l’homme qui avait dessiné quelques croquis à la mine du temps de ses vingt ans, qui sont exposés au centre de la pièce.

Et puis ses fameux escaliers, au crayon encore une fois : cette oeuvre, qui fait presque tout le mur, regroupé sur 9 toiles, un escalier d’un appartement à Montréal impose ses encrages. Inspiré par la beauté de celui-ci, Payette l’a peint, y ajoutant touche de fantaisie, et illusions.

Et l’artiste montréalais, qui plus est, autodidacte ne contrôle pas seulement le dessin, mais aussi l’encaustique. Cette technique vieille de plusieurs siècles est le résultat de couleurs mélangées à de la cire chaude. Avant qu’elle ne refroidisse et durcisse, Payette doit donc travailler très rapidement, et c’est là que réside l’ébahissement. Le relief de chaque toile est stupéfiant, mais l’exactitude des sujets représentés l’est encore plus. Fasciné, on reste pantois devant une robe, magnifique, des temps ancestraux. Peint à l’encaustique sur du tissu, et accroché à l’aide d’un immense support à vêtements, Payette nous communique un message, bien qu’encore vague.

Et tout prend peu à peu forme; à la vue de ses corsets, l’on se dit que la femme est contrainte depuis la nuit des temps à diverses obligations. Le corset, ce ventre plat, ces courbes parfaites… les femmes n’ont peut-être plus de tels serre-tailles, mais elles ont gardé cette quête de beauté absolue. Ce qui l’entoure l’inspire, ce qu’il crée nous inspire. Quelle femme ne tomberait pas sous le charme de ses si beaux costumes?

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