Les 15-24 ans quittent moins l’Abitibi-Témiscamingue qu’avant

Samuel Larochelle, Le P’tit Journal de Malartic, le 13 juin 2012

Comme le Nord-du-Québec et la Côte-Nord, l’Abitibi-Témiscamingue observe une réduction significative de la tendance des jeunes de 15-24 ans à déserter vers les grands centres, selon l’édition 2012 du « Panorama des régions du Québec », publié la semaine dernière par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

L’analyse de l’ISQ confirme les statistiques ayant démontré que l’Abitibi-Témiscamingue avait obtenu son premier bilan migratoire positif depuis des années, en 2010-2011. Avec un cumulatif de +53, calculé selon le nombre de départs et d’arrivées en région, le bilan annuel est désormais bien loin du -581 de 2004-2005 et encore plus loin du -2765 de 2000-2001. Alors que le bilan annuel de la MRC de la Vallée-de-l’Or affichait +93 en incluant les citoyens de tous les âges, le bilan des 15-34 ans était de+87, démontrant ainsi que les jeunes sont en grande partie responsables des résultats positifs du bilan migratoire. « La région a beaucoup changé depuis quelques années, explique Caroline Baribeau- Carreau, agente de migration de Place aux jeunes. Les cégeps et les universités de la région offrent une plus grande diversité de programmes d’études qu’avant, ce qui donne aux jeunes la possibilité de se former ici et de rester ensuite. C’est certain que plusieurs doivent encore quitter, selon leurs domaines, mais les choix pour rester sont plus nombreux qu’avant. »

Selon Mme Baribeau-Carreau, les jeunes sont carrément indispensables au développement d’une région. « Ce sont souvent eux qui ont le courage d’aller de l’avant avec de nouveaux projets. À mes yeux, une région sans jeune est une région où il y a beaucoup moins de vie. » Les spécialistes s’accordent pour dire que les perspectives d’emplois font chuter le nombre de jeunes et de moins jeunes qui décident de quitter la région. Le revenu personnel disponible par habitant a d’ailleurs augmenté de 6,1 % en Abitibi-Témiscamingue, pour la période 2009-2010. Ce pourcentage est deux fois plus élevé que celui de la moyenne provinciale, qui se situe à 3,1 %. Le niveau économique reluisant et le développement de nouvelles entreprises attirent bien sûr plusieurs personnes à choisir la région. « L’intérêt envers la région augmente beaucoup depuis quelques années. De plus en plus d’habitants des autres régions du Québec et plusieurs immigrants choisissent l’Abitibi-Témiscamingue. »

Le salaire moyen par habitant (à ne pas confondre avec le revenu personnel disponible par habitant, mentionné ci-haut) a lui aussi influencé les travailleurs en augmentant de façon notable depuis quelques années. Tournant autour de 29 002 $ en 2004 dans la Vallée-de-l’Or, il était de 38 884 $ en 2010.

Ces perspectives encourageantes ne sont d’ailleurs pas prêtes de s’essouffler, alors qu’environ 12 700 emplois seront à pourvoir dans les prochaines années. Que ce soit dans les domaines des mines, de la foresterie, de la santé ou de la formation professionnelle, plusieurs nouveaux postes devront être comblés et de nombreux retraités devront être remplacés.

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