Sophie Caron, engagée par conviction !

Daniel St-Onge, Regards, Sherbrooke, juin 2012

Regards rencontre Sophie Caron de Famille Espoir, organisme communautaire bien connu dans le quartier, où elle agit à titre de coordonnatrice des activités pour les parents et comme animatrice. Elle est aussi connue pour sa grande implication, non seulement à travers son travail, mais via plusieurs activités et projets mis de l'avant par la table de concertation Ascot en Santé.

 

Regards: Depuis quand œuvrez-vous dans le milieu communautaire et qu'est-ce qui vous y a amenée?

 

Sophie Caron: Mes parents étaient militants pour la cause de l'environnement. De ce fait, ils m'ont transmis leurs valeurs de justice et de conscience sociale. Puis, durant mes études au Cégep de Sherbrooke, j'ai fait partie de l'association étudiante. À la même époque, j'ai participé à des stages en développement international avec le Carrefour de Solidarité Internationale (CSI) : l'un au Nicaragua; le second au Mali. Deux expériences très formatrices et enrichissantes pour ce que je suis devenue. Enfin, mon implication auprès de Famille Espoir remonte à mes études universitaires en service social, alors que j'y faisais du bénévolat. Aujourd'hui j'y travaille à temps plein, et ce, depuis 15 ans déjà!

 

Regards: Plus précisément, quelles sont vos fonctions au sein de Famille Espoir?

 

Sophie Caron: En pratique, j'anime divers ateliers. Par exemple, celui intitulé Famille du Monde, et qui réunit douze mamans avec chacune son bébé, soit huit mamans issues de l'immigration et quatre québécoises de souche. Avec elles, nous avons une dizaine de rencontres d'éveil de l'enfant à l'aide d'exercices, de chansons, de bricolage, etc. Nous faisons aussi participer ces femmes à des ateliers de cuisine avec le concours des Cuisines collectives Le Blé d'Or et du CLSC, qui nous réfère les mamans en question. J'anime aussi le YAPP pour « Y a personne de parfait », qui  offre six rencontres pour parents de petits de o à 5 ans. Il s'agit d'échanges sur le comportement la santé et le développement de l’enfant. Je collabore aussi à nos 16 dîner rencontre annuels auxquels se greffent divers activités et ateliers conférences sur des sujets comme l'intimidation, la prévention des incendies, l'estime de soi, etc. Enfin, je suis membre du comité d'éveil à la lecture et à l'écriture (ÉLÉ) parrainé par Ascot en Santé, et je participe à l'élaboration du Planificateur s'y reliant.

 

Regards: Comment les gens du quartier perçoivent-ils un organisme comme Famille Espoir?

 

Sophie Caron: Les gens disent qu'ils se sentent bien accueillis à Famille Espoir! J'ai vu des mamans déplacer un autre rendez-vous juste pour pouvoir participer à l'une de nos activités. Elles aiment fréquenter Famille Espoir pour briser l'isolement, échanger avec d'autres, et ce, en sachant qu'elles ne seront pas jugées. De plus, nous accueillons de plus en plus d'immigrants. Nous jouons donc un rôle majeur dans l'intégration et les échanges interculturels. En somme, beaucoup de monde passe à Famille Espoir. Et c'est peu dire : aujourd'hui je vois défiler les enfants d'enfants que j'ai accueillis, il y a quinze ans!

 

Regards: Pourquoi croyez-vous qu'il est important de s'impliquer dans un quartier comme Ascot?

 

Sophie Caron: Il faut s'engager pour combattre la pauvreté et aspirer à plus de justice sociale, afin d'améliorer les conditions de vie des gens! Personnellement, je trouve cela très motivant, entre autres, grâce au dynamisme des autres personnes engagées que je côtoie. Je me trouve privilégiée de travailler dans un milieu qui répond à mes valeurs profondes. Les gens qui ont fondé Famille Espoir sont très inspirantes pour moi, par exemple, madame Angèle Lamirande et les Petites Sœurs de l'Assomption. À mon avis, Famille Espoir est la plus belle initiative de développement social et communautaire du quartier. On fêtera les 30 ans d'existence en octobre!

 

Regards: Justement, comment entrevoyez-vous l'avenir pour Ascot?

 

Sophie Caron : Je pense que la situation du quartier va aller en s'améliorant! Du moins, grâce aux actions concrètes menées par Ascot en Santé, je peux me permettre de le croire. Dans cette optique, le journal Regards joue aussi un rôle primordial pour faire connaître à la population les divers projets mis de l'avant pour améliorer la vie dans le quartier. Je suis donc assez optimiste! Ascot mérite de se développer. Je suis toujours étonné de constater que dans un quartier que l'on qualifie de pauvre, il y ait autant de gens instruits. De plus, comme il y a beaucoup plus de personnes immigrantes depuis quelques années, cela change le visage du quartier. J'aime beaucoup cette dimension multiculturelle qu'offre Ascot. C'est très prometteur pour l'avenir! Toutefois, je souhaite qu'il y ait plus d'accessibilité à des logements sociaux de qualité et à plus de travail pour les gens. Le prolongement de l'autoroute 410 aidera peut-être à cette vitalité économique tant recherchée …

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