En colloque, 48 organismes du CIQ parlent de réinsertion sociale

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 23 mai 2012

Une cinquantaine de représentants du Collectif d’insertion du Québec (CIQ) ont goûté aux produits fins de la Ferme aux Champêtreries de Newport, lors du repas champêtre vécu à l’occasion du colloque annuel de la CIQ. Ils ont profité de l’occasion pour se familiariser avec les activités que propose la direction. La Ferme voue son temps et ses énergies à favoriser la réinsertion sur le marché du travail de jeunes de 18 à 30 ans à l’instar des 48 autres entreprises de la CIQ dispersées partout en province.

En présence des édiles des municipalités d’Hampden, La Patrie, Lingwick, Newport, Saint-Isidore-de-Clifton, des représentants des députés Johanne Gonthier et Jean Rousseau, de délégués de services socio-économiques de la région et de nombreux visiteurs, Thérèse Ménard-Théroux souhaite la bienvenue aux invités. Soulignant qu’à la Ferme, on favorise l’insertion des jeunes soit dans le milieu de l’emploi ou des études, elle ajoute que: «ces jeunes viennent se faire rassurer sur leurs compétences».

Aux multiples activités qu’offre la Ferme aux jeunes femmes et hommes pour réintégrer le milieu de l’emploi ou des études, Mme Théroux, mairesse de Newport, affichait sa fierté en annonçant qu’un nouveau créneau sera développé. Outre le jardinage, la mécanique des petits moteurs, la rénovation, la préparation de mets et d’apprêts fins, s’ajoute la restauration de meubles antiques. La municipalité de Newport confie aux stagiaires des armoires et autres mobiliers en chêne, vieux de quelque 200 ans, qui seront décapés et réutilisés dans la future cuisine au service des citoyens de l’endroit.

Richard Gravel, directeur général du Collectif, explique que son but comprend la prise en charge de personnes éloignées du marché du travail pour qu’elles acquièrent des compétences et des habilités sociales nouvelles et ce, dans différents domaines selon le potentiel du milieu. Restauration, métallurgie, récupération de matériel informatique et bien d’autres encore mettent en action ces gens.

Ils y développent des savoir-faire génériques comme arriver à l’heure, se montrer polis avec leurs confrères ou leurs supérieurs. Diverses techniques sont explorées tout en apprenant. Près des trois quarts des 3 000 stagiaires du CIQ réintègrent l’emploi ou retournent aux études. «Pour compenser les échecs, il faut leur faire vivre des réussites pour qu’ils prennent un jour une place privilégiée dans la société», renchérit le directeur.

Pour Jacques Baillargeon, directeur général de l’Escalier, organisme de qui dépend la Ferme aux Champêtreries, il est nécessaire de démontrer la force de l’entreprise d’insertion sociale aux bailleurs de fonds. Les jeunes qui suivent le parcours de 27 semaines de formation sont rémunérés. «Ici à la Ferme, on profite du programme fédéral «Connexion compétences». On ne peut pas se fier dessus pour du long terme. À tout moment, le gouvernement risque de le retirer. On a frappé aux portes d’Emploi-Québec Estrie pour avoir du financement récurrent. Ainsi, on aura à la Ferme des gens qui y travailleront en permanence». Les jardins seront toujours entretenus et la production des spécialités de la Ferme, constante. Pour l’exemple, faute de fonds, aucun des stagiaires n’était présent à la rencontre. «Une entreprise d’économie sociale, comme la nôtre, injecte de grosses sommes d’argent dans une communauté. Il faut du financement récurrent pour les maintenir actives», ajoute-t-il.

Le repas de tradition écossaise, préparé par Daniel Audet, de La Ruée vers Gould, en collaboration avec Suzanne Jutras, cuisinière et éducatrice à la Ferme qui utilisait les sauces et autres produits fins fabriqués sur place, a plu aux convives. Et pour mieux digérer, quelques-uns se sont lancés dans la confection d’épouvantails à moineaux.

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