Un écart qui reste à combler

François Beaudreau, L’annonceur, Pierreville, le 23 mai 2012

Un appel lancé dernièrement par la Table régionale des organismes communautaires en santé et services sociaux du Centre-du-Québec et de la Mauricie, la TROC-CQM, a été entendu par quelque trois cent vingt-cinq personnes. Elles ont tenu une manifestation colorée devant les bureaux de l'Agence de santé et de services sociaux, à Trois-Rivières, le 9 mai dernier. Les participants à ce rassemblement voulaient dénoncer le manque de financement pour les deux cent vingt-trois organismes communautaires des deux régions administratives.

Les manifestants ont bloqué la rue Bonaventure en parodiant l'émission « On connaît la chanson », diffusée sur les ondes de TVA, et en présentant des vidéos publicitaires sur un écran géant, pour influencer l'Agence ainsi que la ministre déléguée aux Services sociaux du gouvernement du Québec, Dominique Vien. Ils ont souhaité que les responsables de l'Agence entendent leurs revendications avant d'adopter le budget régional, le 20 juin prochain.

Renaud Beaudry, coordonnateur de la TROC-CQM, souligne qu'il existe un écart de dix-huit millions de dollars entre les subventions versées en 2011 et les besoins exprimés par les organismes communautaires. Pendant un entretien téléphonique, il explique que cet écart est obtenu par la différence entre la somme des demandes préparées par les organismes, évaluée à environ quarante-huit millions de dollars, et le montant des subventions accordées par l'Agence de santé et de services sociaux, qui représente près de trente millions, en 2011.

« Cette situation existe depuis des années. Ce n'est pas une nouvelle demande que nous faisons. Avec la manifestation, nous voulions rappeler au conseil d'administration de l'Agence de faire un effort supplémentaire », explique-il.

M. Beaudry ajoute que mille huit cent cinquante employés travaillaient auprès des organismes communautaires du Centre-du-Québec et de la Mauricie et gagnent un salaire insuffisant pour qu'ils restent longtemps en poste. « Un des problèmes que nous avons, c'est qu'ils prennent de l'expérience dans le milieu communautaire et qu'après, ils partent, par exemple pour travailler pour l'Agence de santé et des services sociaux », a mentionné le coordonnateur.

Les groupes communautaires interviennent dans plusieurs domaines. Ils contribuent notamment à nourrir vingt mille personnes en moyenne par année, ce qui représente un million de repas, estime M. Beaudry. « Il y a aussi vingt-six mille aînés qui reçoivent des services, comme le transport. Ils ont besoin de se déplacer pour des prises de sang, des visites à la clinique et autres. Ce sont les groupes communautaires qui leur assurent ç a», illustre-t-il.

La TROC-CQM représente les intérêts des groupes communautaires en plus de favoriser le développement d'une analyse sociale, politique et économique commune. Elle regroupe cent quatre-vingt-quatre organismes communautaires sur les territoires du Centre-du-Québec et de la Mauricie.
 

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