EMA, expérience positive pour les métiers d’art

Matthieu Max-Gessler, La Gazette de la Mauricie, Trois-Rivières, mai 2012

Depuis décembre dernier, les artisans de la Mauricie bénéficient d’un espace où présenter leur travail au grand public. Une initiative qui a pris la forme d’une entreprise d’économie sociale : Expérience métiers d’art!

Trois-Rivières avait besoin d’un espace réservé aux artisans. Lors du dernier Salon des métiers d’art, fin novembre dernier, la population trifluvienne en voulait manifestement davantage, avec une hausse de 30% de l’achalandage et de 20% des ventes. «Avoir un lieu de diffusion faisait partie de notre plan de développement, précise Sylvie Leblanc, présidente du Regroupement des métiers d’art de la Mauricie. C’était une demande de nos membres, mais aussi du public. La population ne savait pas où trouver nos produits une fois le Salon terminé. Ça permet aussi de voir le travail des artisans mauriciens qui ne peuvent y avoir un kiosque.»

Le Regroupement lançait donc, de concert avec Culture Mauricie, Expérience métiers d’arts (EMA) quatre jours plus tard, sous forme d’entreprise d’économie sociale. «Le but d’EMA n’est pas de faire du profi t mais d’aider les artisans à vivre de leur art, explique Mme Leblanc. Chaque artisan fait une journée de garde par mois bénévolement, comme ça nous n’avons pas à embaucher d’employés.»

Une trentaine d’artisans ont désormais une vitrine sur la rue des Ursulines, au centre-ville de Trois-Rivières. Une dizaine d’artistes de l’extérieur de la région y sont également exposés. Bois, bijoux, verre, métaux, céramique et textile: presque toutes les familles des métiers d’art se retrouvent sous le même toit, se targue Sylvie Leblanc. «Il nous manque seulement des artisans dans le cuir et le papier. On aimerait également avoir plus de produits pour les hommes.» Cet objectif de diversité permet également d’éviter que plusieurs artisans qui travaillent les mêmes matériaux entrent en compétition. Chaque exposant doit être approuvé par un comité de sélection avant d’être exposé pour une période d’un an.

EMA offre en outre des ateliers d’initiation au travail de certains matériaux ouverts au grand public et aux artisans qui souhaitent perfectionner leur technique. Les prochains ateliers, «Création en bouteille : sable coloré» et «Réalisation d’une œuvre mosaïque», auront lieu respectivement le 12 et le 26 mai. Une partie du premier étage est réservée à des expositions d’une durée de deux mois et demi chacune. Jusqu’au 12 juin, c’est l’artisanat attikamekw de la Coopérative des arts Nehirowisiw, de La Tuque, qui y trônera.

Après un mois de décembre «complètement fou», pour employer les mots de Sylvie Leblanc, les artisans d’EMA ont pu souffler de janvier à mars, période plus tranquille… pour mieux se préparer à l’été. «On compte sur la clientèle touristique de la période estivale, explique Mme Leblanc. On est aussi directement à l’entrée du Festivoix.» Elle préfère ne pas voir trop grand pour l’instant, malgré le succès étonnant de l’entreprise d’économie sociale nouvelle-née. «Notre but est de se positionner, montrer qu’on est présent et là pour rester, explique la présidente du Regroupement des métiers d’art. Mais on a déjà dû agrandir: le volet animation devait se faire au premier étage mais nous avons eu le droit de le déménager au deuxième pour avoir plus de place pour les exposants.»
 

classé sous : Non classé