Conférence de la CSLT sur la cyberintemidation : L’éducation, le meilleur contrôle parental

Sylvie Dupont, Contact, Témiscaming, le 25 avril 2012

Une conférence sur la cyber-réalité et la cyberintimidation était offerte aux parents de Témiscaming à la cafétéria de l'école Gilbert-Théberge, le 17 avril dernier, par la Commission scolaire Lac-Témiscamingue en collaboration avec la Sûreté du Québec.

Présentée par l'intervenant en trava il social-violence et psychotropes, Jean-Claude Brault, et Jean-Claude Major, responsable du Service d'animation spirituelle et d'engagement communautaire (SASEC), elle portait essentiellement sur l'importance, pour les parents, d'éduquer leurs enfants en ce qui concerne la cyberéthique.

Un écran d'ordinateur est une fenêtre grande ouverte, un trou de serrure virtuel où chacun peut s'espionner, a imagé M. Brault, d'où la nécessité de protéger nos données personnelles comme les mots de passe. À cet égard, il affirmait que les jeunes échangent régulièrement leurs mots de passe entre eux sans trop se préoccuper de l'usurpation d'identité qui pourrait en découler.

« Si Facebook était un pays, il serait le troisième plus populeux au monde. Il faut arrêter de penser que c'est une mode. Les médias sociaux sont là pour rester et il n'y a pas que du mauvais là-dedans. Mais il faut montrer à nos jeunes à se tourner les doigts sept fois avant de taper parce qu'il n'y a pas de retour en arrière sur internet », d'insister M. Brault.

Il expliquait également que c'était très difficile de faire retirer des réseaux sociaux, une photo compromettante ou une vidéo nous montrant dans une situation désavantageuse, car tout ce qui est publié sur Facebook, pour nommer le plus populaire, devient leur propriété : « Facebook peut fermer des comptes ou enlever des informations de son serveur mais on s'attaque à un processus très long. En plus, ça peut revenir en ligne n'importe quand si quelqu'un l'a copié».

Le policier du poste de Ville-Marie, Hugo Laniel, a expliqué, pour sa part, en quoi consistait la cyberintimadation : « La cyberintimidation n'est pas un crime comme tel. Ça identifie plutôt le moyen utilisé pour commettre des crimes comme le harcèlement, l'intimidation, l'extorsion, la prédation (leurre) ou des faux messages sur internet ».  « La ligne peut être mince entre se faire « écoeurer» et se faire intimider. Par exemple, si un jeune dit à un autre, juste une fois, parce qu'ils se sont chicanés dans la cour d'école « tes laid, t'es gros », c'est pas correct mais c'est pas de l'intimidation. Si le même jeune lui répète ces insultes à tous les jours ou menace de briser ses choses ou de le frapper, ça devient de l'intimidation », d'ajouter ce dernier.

Si la situation prend de l'ampleur, l'enquêteur Luc Desbiens du poste de la SQ à Ville-Marie entre en scène pour traiter la plainte : « À la première offense, je donne habituellement une chance au jeune mais il est averti des conséquences d'une récidive. Dans presque tous les cas où j'interviens maintenant, il s'agit de cyberintimidation.  Les jeunes s'imaginent qu'intimider sur internet, c'est moins grave, à cause de la distance avec la victime. C'est plus facile de faire son brave sur internet que face à face ».

Lorsqu'une situation d'intimidation survient sur un réseau social, M. Desbiens suggère de quitter le forum, de bloquer les messages de l'intimidateur et de ne pas  répondre aux messages intimidants pour éviter d'être accusé de la même chose en retour : « Pour porter des accusations, nous devons intervenir sur des faits tangibles.

Enregistrez le message intimidant et faites une impression écran pour avoir des preuves ». Le meilleur contrôle parental demeure donc l'éducation mais aussi de garder l'oeil ouvert sur ce que font les enfants sur le net : « Vous êtes le parent et vous êtes libre d'installer l'ordinateur ailleurs que dans la chambre de votre enfant. Sans l’espionner, intéressez-vous à ce qu’il fait sur internet », de conseiller M. Brault.

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