Aider les jeunes Michelois

Caroline Martinez, Le Monde, Montréal, avril 2012

Conscientiser et sensibiliser les acteurs locaux, être au service des jeunes ; autant d’enjeux de taille pour les participants d’Insère-jeunes. Via le projet 3, 2, 1 on y va ! , le projet mis de l’avant par la dizaine de participants souhaite ainsi offrir aux jeunes une maison des jeunes ouverte toute la nuit dans le but de leur offrir une espace qui réponde à leurs besoins. Le 4 avril, un projet-pilote était lancé : un succès qui s’avère prometteur pour la suite.

Les participants d’Insère-Jeunes ont d’abord constaté un problème au niveau des jeunes : «les maisons de jeunes fermant à 22h au plus tard, les jeunes sont ensuite livrés à eux-même dans la rue. Cela donne une mauvaise image des jeunes qu’on assimile trop souvent à des gangs de rue. Cette stigmatisation fait peur aux citoyens plus âgés», déclare Reginald Joseph, un des participants.

Pour pallier à ce problème, le projet veut créer un espace de discussion pour les jeunes de 16 ans et plus. « L’idée est de créer un espace ouvert la nuit où on leur propose des activités pour ne pas les laisser à l’extérieur. Un endroit de réconfort et de soutien », précise Reginald Joseph. Afin de développer l’idée, un projet pilote, 3, 2, 1 on y va ! a été mis sur pied le 4 avril: une soirée a ainsi été organisée pour recueillir les avis des jeunes sur une potentielle maison des jeunes ouverte la nuit et sensibiliser les acteurs locaux face à cette problématique.

« Plusieurs activités ont été proposées : ping-pong, jeux vidéos, billard… Beaucoup de jeunes étaient présents et ont confirmé le besoin d’une telle maison dans Saint-Michel », affirme Reginald Joseph. « Pour recruter les participants, nous avons établi un système de recherche où chacun des administrateurs devait amener une ou deux personnes vivant les problématiques mentionnées. On a également distribué des flyers, fait de la sensibilisation dans les écoles et sur Internet via Facebook », explique Reginald Joseph.

Le projet-pilote a finalement permis de vouloir perpétuer l’idée, en s’investissant davantage auprès des jeunes. Mais il aura aussi permis aux membres d’évoluer et de grandir. « On a appris à gérer et organiser un projet et un budget », déclare Anas Rahmani, trésorier d’Insère-Jeunes. « On a également pu apprendre à développer un projet, à ne pas baisser les bras », reprennent Darius Schedwens et Elusaie Romeo Romeus, coordinateurs de 3, 2, 1 on y va !

« On a finalement gagné. On a été découragés plusieurs fois, et finalement on a un sentiment de fierté. Ça nous a appris à grandir, car c’est un vrai projet abouti », expliquent ensemble les participants d’Insère-Jeunes. Par la volonté et la force de l’initiative, ces jeunes ont ainsi pu faire émerger des pistes d’action face à l’inactivité des jeunes dans la rue la nuit. Un projet qu’on leur souhaite de voir le jour.

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