Hélène Bayard, Autour de l’île, île d’Orléans, avril 2012
Le vendredi 30 mars, avait lieu une rencontre très attendue portant sur un dossier qui a fait couler beaucoup d'encre ces dernières années: les intentions du ministère des Transports du Québec (MTQ) quant à l'alternative au pont Taschereau (pont de l'île). On parle de « lien» parce que pour l'instant il n'est pas encore déterminé s'il s'agira d'un pont ou d'un autre type de structure.
Mme Louise Villeneuve, responsable des communications au MTQ, M. Jean-Francois Saulnier, de la Direction territoriale au MTQ, M. Stéphane Dallaire, directeur du Bureau des grands projets au MTQ, ont présenté aux maires de l'île et de la Côte-de-Beaupré, en présence du député provincial du comté de Montmorency, M. Raymond Bernier, et de Mme Julie Lemieux, conseillère à la Ville de Québec, les derniers développements dans le dossier de la réalisation d'un nouveau lien entre la rive nord du fleuve et l'île d'Orléans.
Les représentants du MTQ ont tout d'abord annoncé qu'un bureau de projet regroupant l'ensemble des ressources dédiées à l'avancement et la coordination du projet avait été constitué. Ce bureau est sous la responsabilité de la Direction de la Capitale-Nationale au MTQ. Depuis la dernière rencontre entre le ministère et les élus, en décembre 2010, le projet a progressé, ce qui ne signifie nullement qu'une décision a été prise quant au type de lien qui sera construit. S'agira-t-il d'un pont à haubans, d'une jetée, d'une jetée-pont, d'un tunnel? Rien n'est arrêté pour le moment. « Il faut d'abord entreprendre des études environnementales et techniques tenant compte de chacune de ces options. On procédera, dès ce printemps, à des études d' impact sur la faune aquatique et sur la navigation, puis à des études plus poussées sur la nature du roc sur lequel reposera l'emprise du nouveau lien afin de déterminer quel type de structure serait le plus approprié », nous a dit M. Guillaume Paradis, porte-parole du service des communications du MTQ.
Ce qui est sûr, c'est que le nouveau lien sera construit dans le voisinage du pont Taschereau. Il semble que les ingénieurs qui ont déterminé l'emplacement de ce pont, il y a 77 ans, aient choisi l'endroit qui assurait la meilleure assise pour les piliers. « À cet endroit, le roc est à environ 20 mètres de profondeur. Si on s'éloigne de ce secteur, le niveau du roc peut aller jusqu'à 90 mètres de profondeur; le sable et la terre qui le recouvrent ne peuvent constituer une assise suffisamment solide. Sans compter qu'il y a dans tout ce secteur des gaz de schistes dont il faut tenir compte », nous a dit M. Raymond Bernier. Le nouveau lien sera-t-il construit à l'est ou à l'ouest de l'ancien? C'est à voir. « Nous devons aussi tenir compte des éléments patrimoniaux du secteur: la chute. Montmorency et son parc sont des éléments importants du paysage et ne doivent pas être affectés », nous dit encore M. Paradis.
Le nouveau lien devant être construit à proximité du pont actuel, le tracé de la côte du Pont sera sensiblement le même que celui de l'actuelle côte sinon le même. Cette décision étant arrêtée, peut-être pourra-t-on reprendre très prochainement la réflexion sur la requalification de l'entrée de l'île.
Reste à savoir ce qu'il adviendra du pont Taschereau. « Le ministère des Transports construira un nouveau lien et en assurera l'entretien, c'est entendu. Quant au pont Taschereau, étant donné qu'il ne servira plus à la circulation, le MTQ ne continuera pas à investir dans son entretien. Sera-t-il classé et conservé ou démoli? D'autres instances (MRC?) prendront-elles la relève de son entretien? Il faudra y réfléchir », nous a dit M. Bernier.
Il ne faut pas s'attendre à circuler sur ce nouveau lien entre la rive nord et l'île avant plusieurs années. Le MTQ envisage un horizon d'environ 10 ans pour compléter les travaux, délai qui dépendra du type de structure retenue. Quant au coût, là encore il dépendra du choix de structure; il est donc trop tôt pour être fixé.