Du gaz de schiste dans les Basques ?

Marjolaine Jolicoeur, L’Horizon, MRC des Basques, avril 2012

L’année dernière, les entreprises gazières et pétrolières X-Terra Ressource et Brownstone Ventures Inc. ont acheté des permis de recherche de gaz naturel pour 150 000 hectares situés dans les MRC des Basques, de Rivière-du-Loup et de Rimouski-Neigette. Tout ce territoire a été vendu par le gouvernement pour la somme de 15 000 $.

Avec cette nouvelle acquisition de permis, les deux entreprises détiennent maintenant des droits d’exploration couvrant 300 000 hectares au Québec. Elles sont aussi liées à l’industrie de l’uranium et détiennent des intérêts aux États-Unis, en Inde, en Argentine et au Brésil.

L’organisme pistolois Mandaterre suit attentivement ce dossier touchant directement les Basques. « Nous gardons l’œil ouvert sur tout ce qui touche l’exploitation du gaz de schiste sur notre territoire », assure Sébastien Rioux, responsable des communications de l’organisme et vice-président de son conseil d’administration. Il pense cependant qu’à cause de l’éloignement des infrastructures, bien d’autres endroits vont être forés avant les Basques. « ? De plus, le Comité de l’évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste, a récemment recommandé au gouvernement que durant les dix-huit prochains mois, il n’y aura pas de fracturation. »

En effet, c’est au début d’avril que ce comité a rendu public son plan de travail pour la rédaction de son rapport attendu au printemps 2013. Robert Joly, le président du comité, y mentionne qu’il ne préconisera pas l’autorisation de projets de fracturation mais plutôt des expériences en laboratoire. (Rappelons que la fracturation hydraulique implique l’injection d’eau et de produits chimiques dans le gisement de schiste afin d’en libérer le gaz, une méthode extrêmement controversée).

Le comité prévoit des visites sur des sites en activité aux États-Unis et au Canada. Au Québec, il analysera les puits présentant des fuites. Le comité portera une attention toute particulière aux impacts potentiels sur le monde agricole, car au Québec, 85 % du territoire ciblée par l’industrie gazière est composé de terres agricoles. On tentera de déterminer les risques environnementaux pour les eaux souterraines, les cultures biologiques ou les fermes animales.

Le Comité de l’évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste a été créé en mai 2011. Son financement est assumé par le ministère du Développement durable, de l’environnement et des parcs. Il dispose d’un budget de 7 m$, dont environ 4 m$ iront aux études à venir. Lors du dépôt de son plan de travail, le comité à tenu à préciser que son rôle n’est pas de « trouver un moyen de favoriser le développement de l’industrie » mais bien d’analyser les facteurs pour lesquels on s’y oppose ou qu’on favorise.

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